Plus de 500 000 avis de décès provenant de journaux québécois, ontariens et américains ont été ajoutés à la section Nécrologe, une des 15 collections disponibles aux abonnés de Généalogie Québec.
Voici la liste des sources (lieu ou publication) de provenance de ces nouvelles notices nécrologiques:
Brockville, Ontario
Chesterville, Morrisburg et Winchester, Ontario (principalement de 2003 à 2007)
Evening Citizen, Ottawa, Ontario (1949)
Journal de Montréal, Québec
Journaux de Tampa Bay, Floride (années 2000)
Valleyfield, Québec (années 2000)
La Nouvelle, Ontario (2001)
Le Carillon d’Hawkesbury, Ontario (années 80 et 90)
Le Droit d’Ottawa, Ontario (21e siècle)
Le Quotidien de Chicoutimi, Québec (1999 à 2006)
Le Reflet, Lachute, Québec
Massena Observer, New York (2002 à 2005)
Northern Times, Kapuskasing, Ontario (années 90 et 2000)
Ogdensburg et Watertown, New York
Ottawa Citizen, Ontario (années 90 à 2018)
Cornwall Standard Freeholder, Ontario (1904 à 2017)
Sudbury Voyageur, Ontario (années 80, 90 et 2000)
The Glengarry News, Ontario
The Vision, Comté Prescott Russell, Ontario
Women Dixon Institute, Cornwall, Ontario.
Notices nécrologiques de l’Ontario de la Collection Cayer (1960 à 2010)
Ces nécrologies sont indexées sous le nom et le prénom du sujet ainsi que la date de décès. Vous pouvez les consulter dès aujourd’hui avec un abonnement à Généalogie Québec à cette adresse.
Veuillez noter que le document original est absent pour certaines notices. Les images manquantes seront ajoutées dès que possible.
La section Nécrologe
Cette section regroupe la majorité des collections d’avis de décès, de cartes mortuaires et de pierres tombales disponibles sur Généalogie Québec. Elle est divisée en 4 sous-sections:
Avis de décès internet, qui contient 2 500 000 avis de décès publiés sur Internet entre 1999 et aujourd’hui.
Avis de décès journaux, qui contient maintenant plus de 1 250 000 avis de décès publiés dans des journaux entre 1860 et aujourd’hui.
Pierres tombales, qui contient 710 000 photos de pierres tombales provenant de centaines de cimetières du Québec et de l’Ontario.
Cartes mortuaires, qui contient des dizaines de milliers de cartes mortuaires publiées entre 1860 et aujourd’hui.
Ces collections sont indexées et peuvent être explorées à l’aide d’un engin de recherche.
Vous pouvez consulter ces documents ainsi que des dizaines de millions d’images et de fiches d’intérêt généalogique et historique en vous abonnant à Généalogie Québec.
Pour terminer, nous aimerions remercier Généalogie et archives Saint-Laurent et particulièrement Norbert Lussier, sans qui cette impressionnante collection d’avis de décès n’aurait pas vu le jour.
Plus de 1 700 000 mariages datant de 1850 à 2020 ont été ajoutés au LAFRANCE, un des 15 outils offerts aux abonnés de Généalogie Québec. Ces mariages proviennent du Fichier Connolly et du Petit NBMDS.
Résultats d’une recherche sur le LAFRANCE montrant des nouveaux actes
Voici les périodes et lieux couverts par ces mariages:
1 450 000 mariages Catholiques du Québec datant de 1919 à aujourd’hui.
80 926 mariages civils du Québec datant de 1969 à aujourd’hui
140 000 mariages de l’Ontario datant de 1850 à aujourd’hui
38 000 mariages des États-Unis
3000 mariages Protestants du Québec de 1850 à 1941
17 002 mariages divers du Québec des années 2018 et 2019
Standardisation des noms et ressemblance
Le LAFRANCEa un avantage important sur les autres outils de recherche disponibles sur Généalogie Québec: sa standardisation des noms et sa fonction ressemblance.
Lors d’une recherche, le LAFRANCE utilise un système de standardisation qui associe automatiquement un nom à toutes ses variantes. Par exemple, une recherche pour un individu portant le nom de famille Gauthier va produire une liste de résultats contenant toute mention du nom Gauthier ainsi que ses nombreuses variations, telles que Gautier, Gaulthier, Gotier, etc. Il n’est donc pas nécessaire d’effectuer plusieurs recherches pour les différentes variantes d’un nom de famille comme c’est le cas sur le Petit NBMDS et le Fichier Connolly.
Standardisation du nom Lavoie dans le LAFRANCE
En plus de sa standardisation de noms, le LAFRANCE est équipé d’une fonction appelée la ressemblance. Celle-ci permet d’élargir une recherche en y incluant tous les patronymes semblables à celui recherché. La fonction ressemblance va au delà de la standardisation des noms du fait qu’elle englobe non seulement les diverses variations d’un même patronyme, mais aussi les noms semblables à celui-ci au niveau de l’orthographe et de la phonétique. Par exemple, une recherche pour le nom Gauthier, en plus d’intégrer les différentes variantes mentionnées plus haut, inclura les noms Gonthier, Vauthier, Gouthier, Authier ainsi que leurs nombreuses variations.
Centralisation des actes
Un bénéfice assez évident de l’ajout de ces actes au LAFRANCE est leur centralisation sur un seul et même outil. Le fait de regrouper les documents du site sous une seule collection permet à nos abonnés d’effectuer des recherches plus efficaces et rapides. C’est dans cette optique que nous prévoyons transférer, dans les mois à venir, une quantité importante d’actes vers le LAFRANCE.
Corrections des actes
Lorsque nous avons procédé au transfert des mariages Connolly et NBMDS vers le LAFRANCE, nous en avons profité pour effectuer une correction systématique des actes transférés. Les noms des paroisses associées aux actes ont été uniformisés, de nombreuses erreurs de saisie au niveau des noms ont été corrigées, et tous les actes en double on été supprimés. La copie de ces actes qui se retrouve actuellement dans le LAFRANCE est donc de bien meilleure qualité que celle qui se trouvait initialement sur le site.
Grâce à la standardisation des noms, à la ressemblance, aux corrections apportées et à leur centralisation, les actes transférés du Connolly et du Petit NBMDS au LAFRANCE sont maintenant beaucoup plus faciles à rechercher et utiliser sur le site.
Plus d’information sur le LAFRANCE
En plus des actes mentionnés dans cette infolettre, le LAFRANCEcontient TOUS les mariages catholiques du Québec de 1621 à 1918, TOUS les baptêmes et TOUTES les sépultures catholiques du Québec de 1621 à 1861, TOUS les mariages protestants du Québec de 1760 à 1849 ainsi que 68 000 actes de BMS divers s’étalant jusqu’en 2008. Vous trouverez davantage d’information à propos du LAFRANCE sur le blog de l’Institut Drouin.
Vous pouvez consulter le LAFRANCE, ainsi que des dizaines millions d’autres documents à caractère généalogique et historique en vous abonnant à Généalogie Québec dès aujourd’hui!
Trouver le document original associé à un acte
Pour le moment, les mariages ajoutés au LAFRANCE via cette mise à jour ne sont pas accompagnés du document original; il ne s’agit que d’un index. Cependant, en tant qu’abonné de Généalogie Québec, vous avez accès à l’entièreté des registres paroissiaux du Québec jusqu’aux années 1940 via les Registres du Fonds Drouin. Vous pouvez donc retrouver le document original associé à un acte si celui-ci a été enregistré avant le milieu des années 1940.
Afin d’expliquer la marche à suivre pour trouver un document, nous utiliserons le mariage de Clovis Desjardins et Corinne Dufour, célébré à St-Sauveur-Des-Monts le 4 février 1925.
Mariage de Clovis et Corinne tel que présenté dans le LAFRANCE
En premier lieu, nous nous rendons sur l’outil Registres du Fonds Drouin, où nous trouverons les registres paroissiaux du Québec. Vous constaterez que les différents registres sont classés selon le lieu auquel ils se rattachent. Comme le document qui nous intéresse a été enregistré au Québec, c’est dans le dossier du même nom que nous effectuerons nos recherches. La collection qui nous intéresse, soit la copie civile de tous les registres paroissiaux du Québec jusqu’aux années 1940, se trouve dans le dossier Fonds Drouin.
Certaines paroisses seront classées sous le nom de la ville ou de la région qu’elles desservent, alors que d’autres le seront selon le nom même de la paroisse. Dans le cas de St-Sauveur-Des-Monts, la paroisse porte le même nom que la ville, ce qui nous simplifie la tâche.
Une fois le dossier ouvert, il s’agit de naviguer jusqu’à l’année recherchée afin d’atteindre la liste des images contenues dans le registre pour cette année. Il est important de savoir que dans la plupart des cas, les images sont classées en ordre chronologique. La première image de ce dossier contiendra donc les premiers actes enregistrés lors de l’année, soit les actes du début du mois de janvier, alors que les actes de fin décembre se trouveront parmi les dernières images. Comme le mariage de Clovis Desjardins et Corinne Dufour a eu lieu au début de l’année en février, on peut s’attendre à le trouver parmi les premières images de 1925.
Ainsi, nous avons été en mesure de retrouver le document original associé à un des nouveaux actes du LAFRANCE.
Il existe plusieurs exemples de deux personnes ayant collaboré dans l’atteinte d’un résultat notoire qui a eu pour effet de lier leurs noms à jamais : Watson et Crick, qui ont identifié la structure en double hélice de la molécule d’ADN, Boyle et Mariotte, co-auteurs d’une des lois fondamentales de la Physique, Banting et Best qui ont découvert l’insuline, Stanley et Livingston, etc. Un autre exemple est celui qui existe au Canada français entre Basile Routhier et Calixa Lavallée, dont l’oeuvre commune représente une composante importante de l’identité canadienne.
Calixa Lavallée (gauche) en 1873 et Basile Routhier (droite) en 1890
Adolphe-Basile Routhier est né à St-Benoît en 1839. 9e enfant d’un couple qui en a eu 12, il s’est marié en 1862 et est décédé en 1920.
Fiche de famille des parents de Basile, Charles Routhier St-Onge et Angélique Biroleau Lafleur, PRDH-IGD.com
Son ancêtre paternel, Jean-Baptiste Routhier, originaire de la Saint-Onge, est venu au pays comme soldat au début du XVIIIe siècle.
Fiche d’individu de Jean Baptiste Routhier St-Onge, ancêtre paternel de Basile, PRDH-IGD.com
Avocat, juge, professeur et écrivain, Basile Routhier était un fervent catholique, un conservateur convaincu (il a tenté deux fois de se faire élire député fédéral, perdant chaque fois contre un adversaire Libéral) et, surtout, un ardent nationaliste. Au cours de sa longue vie, il a été un auteur prolifique, accumulant poèmes, articles de journaux et essais. Il a connu une brillante carrière : de 1883 jusqu’à sa mort, il fut Professeur de Droit international à l’Université Laval, Juge-en-chef à la Cour Supérieure du Québec et a présidé la Société royale du Canada dont il fut un des membres fondateurs.
Calixa Lavallée est né en 1842 à Verchères et est mort à Boston en 1891.
Sa mère, Caroline Valentine, était la fille d’un marchand écossais protestant qui a épousé une Canadienne-française.
Son ancêtre, Isaac-Étienne Paquet dit Lavallée (plus d’information sur les noms «Dit»), originaire du Poitou, était membre du Régiment de Carignan envoyé dans la colonie en 1665 pour combattre les Iroquois.
Fiche d’individu d’Isaac Paquet, ancêtre paternel de Calixa, PRDH-IGD.com
Calixa Lavallée était un talentueux musicien, idéaliste et rêveur, mais n’avait aucun sens des affaires, ce dont il a beaucoup souffert. Il est décédé à 49 ans, loin de son pays natal, à peu près inconnu et virtuellement oublié. Mais son indéniable talent lui permettra en fin de compte de s’assurer une place de choix dans l’histoire canadienne.
C’est le destin qui réunit en 1880 ces deux hommes aux parcours si contrastés. Ils étaient tous deux membres du comité organisateur de la « Convention nationale des Canadiens français » organisée par la Société St-Jean-Baptiste de Québec lorsque l’idée fut soulevée de créer un hymne national pour l’occasion, une musique à laquelle un poème à saveur patriotique pourrait être superposé. Routhier et Lavallée se portèrent aussitôt volontaires et huit jours plus tard, le Ô Canada était créé. Joué publiquement pour la première fois le 24 juin 1880, l’œuvre connut un succès immédiat.
Si on lit le texte complet de Routhier, on se rend immédiatement compte qu’il s’agit d’un ardent hommage aux Canadiens français, dès que l’on sait que le terme « Canadien » désignait à l’époque le Canadien français, par opposition à l’« Anglais ». Néanmoins, une version anglaise, soit un texte totalement différent intégré à la même musique, a été écrite par un dénommé Robert Stanley Weir en 1908 pour marquer le 300e anniversaire de la fondation de Québec. Cette version est elle aussi devenue populaire, possiblement parce qu’elle a été reproduite à compter de 1911 à l’arrière de plusieurs manuels scolaires.
Ainsi va l’Histoire : le Ô Canada est officiellement devenu en 1980 l’hymne national du Canada, un siècle après sa création comme chant patriotique canadien-français qui a réuni à jamais les noms de Basile Routhier et Calixa Lavallée.
(Cet article est en 3 parties. Cliquez pour consulter: Partie 2, Partie 3)
Lorsqu’on m’a demandé d’écrire sur le féminisme et la généalogie, je me suis d’abord demandé ce que je pourrais bien avoir à dire. Si j’ai développé une certaine expertise dans le domaine du féminisme, suite à mes études universitaires sur le sujet et à mon militantisme, je ne connaissais la généalogie que de loin. J’ai donc dû commencer par une phase de recherche, pendant laquelle Google et la bibliothèque de mon université, l’Université du Québec à Montréal (UQÀM), furent mes meilleurs amis. J’ai essayé plusieurs combinaisons de mots clés avec « généalogie », en anglais et en français : « femmes », « féminisme », « patriarcat », « sexisme »…
L’arrivée des Filles du Roi / Eleanor Fortescue Brickdale – avant 1927, Bibliothèque et Archives Canada
Le premier constat qui est ressorti de ces recherches a été le fait que les femmes, dans les recherches généalogiques comme dans bien d’autres domaines, étaient souvent laissées de côté, au Québec comme ailleurs.
Sur la situation spécifiquement québécoise, plusieurs spécialistes se sont prononcé.e.s : Francine Cousteau Serdongs, de son vivant chargée de cours à l’UQÀM en travail social, diplômée et praticienne de la généalogie, affirme que très peu de généalogistes québécois.es peuvent répondre lorsqu’on leur demande le nom de leur pionnière utérine (celle qui se trouve à l’origine d’une lignée de femmes, qu’on remonte de fille en mère) (Cousteau Serdongs, 2008 : 131). Elle souligne également que les termes utilisés en recherche généalogique (comme une bonne partie des termes de la langue française d’ailleurs, où « le masculin l’emporte ») semblent mettre les femmes de côté : on parle ainsi de fratrie lorsqu’on fait référence à un ensemble de frères et de sœurs et on ne prend souvent pas la peine de mentionner que l’ascendance ou la descendance est patrilinéaire puisqu’on la considère ainsi par défaut (Cousteau Serdongs, 2008 : 133).
Mathieu Drouin, historien québécois, souligne d’ailleurs que la généalogie patrilinéaire est la « manière la plus connue – et généralement la plus aisée – de reconstruire son ancestralité » (Drouin, 2015) et que la généalogie mitochondriale ou matrilinéaire est plutôt « contre-instinctive ». René Jetté, historien, démographe et généalogiste, fait le même constat dans son Traité de généalogie en affirmant que la généalogie patrilinéaire est « la forme la plus ancienne et la plus pratiquée » (Jetté, 1991 : 110).
Finalement, Pierre-Yves Dionne, praticien de la généalogie et auteur du livre De mère en fille. Comment faire ressortir la lignée maternelle de votre arbre généalogique (2004), insiste sur le fait que les noms de famille des femmes québécoises leur viennent presque toujours d’un homme et utilise la généalogie pour développer les bases d’une transmission à de futures générations du nom d’un ancêtre commun aux filles de la famille : c’es Francine Cousteau Serdongs, Cousteau étant le nom de famille de sa pionnière utérine (Cousteau Serdongs, 2008 : 145).
Bien que le rôle des femmes dans l’Histoire soit de plus en plus mis en valeur (on parle de plus en plus par exemple du rôle des Filles du Roi, voir entre autres le livre d’Yves Landry sur le sujet (1992)) et bien que des efforts concrets soient faits pour faciliter les recherches généalogiques qui les concernent (je souligne à cet effet les efforts de l’Institut Généalogique Drouin qui inclut dans ses Grandes collections la « féminine », un répertoire alphabétique de mariages où les entrées sont faites au nom des femmes), j’avancerai dans cet article que notre travail en la matière n’est pas terminé, car la généalogie, comme le reste de notre société d’ailleurs, a été construite sur des fondements patriarcaux qui ne peuvent se déconstruire que sur le long terme. Je me pencherai donc dans cette première série d’articles sur la situation des femmes dans les recherches généalogiques au Québec. Dans ce premier texte, je m’attarderai à comprendre ce qui fait en sorte que les femmes sont moins présentes que les hommes dans les recherches généalogiques ; je démontrerai ensuite, dans les articles suivants, quelles en sont les conséquences et les possibles solutions.
Comme je l’ai mentionné, notre société, pratiques généalogiques comprises, est une société patriarcale. Comme le souligne Geneviève Pagé, professeure de science politique à l’UQÀM, « le patriarcat ne signifie pas que toutes les femmes sont soumises à tous les hommes, mais bien que le groupe des hommes, de manière générale, domine le groupe des femmes. Ainsi, ce n’est pas parce qu’une femme a eu beaucoup de pouvoir […] que nous ne vivons plus dans une société patriarcale » (Pagé, 2017 : 354). Malgré, donc, les avancées que les femmes et les féministes ont fait en histoire, en généalogie et dans le reste de la société, nous vivons toujours dans un système patriarcal. En généalogie, la marginalité des lignées matrilinéaires dont plusieurs experts.es ont fait état en témoigne. Dans l’ensemble de la société, l’iniquité salariale, la sous-représentation des femmes dans les lieux de pouvoir (comme les instances politiques) et leur sur-représentation dans les statistiques d’agression conjugale et sexuelle le démontrent bien (voir Pagé, 2017 : 353-354).
Le patriarcat a donc forgé, à travers l’histoire, un héritage sexiste que nous n’avons pas activement construit, mais avec lequel nous devons composer et qui explique en partie pourquoi les lignées de femmes sont souvent invisibilisées dans nos recherches. Les moyens de passation du nom de famille, peuvent en effet donner du fil à retordre aux chercheurs et chercheuses. Tout d’abord, le fait que les femmes changent de nom de famille à chaque génération alors que les hommes transmettent leur nom de famille à leur descendance rend les lignées matrilinéaires moins évidentes.
Ensuite, le mariage a parfois pu brouiller les cartes dans le cas des femmes : si dans les actes des registres paroissiaux catholiques, elles conservent leur nom de jeune fille pour tout ce qui les concerne directement (mariage(s), décès) ou ce qui concerne leur époux (remariage, décès) ou ses enfants (naissances, mariages, décès), ce n’est généralement pas le cas des registres protestants et des recensements historiques canadiens jusqu’au début du XXe siècle où les femmes étaient nommées par le patronyme de leur époux tant que celui-ci était vivant (Jetté, 1991 : 436).
Mariage catholique: l’épouse est nommée sous son nom de jeune fille dans l’acte. Source: Acte 345331, LAFRANCE, GenealogieQuebec.comMariage protestant; l’épouse est nommée par le nom de famille de l’époux dans l’acte. Source: Acte 4778127, LAFRANCE, GenealogieQuebec.com
Judy Russell, généalogiste et diplômée en droit états-unienne, traite de la situation dans son pays. Elle précise que d’autres facteurs peuvent intervenir dans la difficulté de retracer certaines femmes lors d’une recherche généalogique. Le fait qu’elles ne recevaient que rarement un héritage, qu’elles ne pouvaient pas faire de démarches judiciaires en leur nom, posséder une terre ou un compte en banque, a effacé leurs noms de bien des registres (Clyde, 2017a). Ces sources restent complémentaires : généralement, ce sont les registres de mariages, de décès et de naissances qu’on utilise pour faire une généalogie et heureusement, on considère généralement le travail du Québec en cette matière assez exhaustif (Jetté, 1991 : 432), mais il y a toujours quelques oublié.e.s : lorsque ce sont des femmes, elles sont malheureusement plus difficiles à retrouver.
Malgré que cet héritage patriarcal nous ait été légué et que ce ne soit pas nous qui l’ayons activement construit, je crois qu’il est de la responsabilité de chaque membre d’une société de travailler à la rendre plus égalitaire. Après tout, ces orientations qui nous ont été léguées et qui mettent de l’avant les lignées d’hommes, nous les reproduisons jour après jour et nous avons le pouvoir de les changer. C’est ainsi que Francine Cousteau Serdongs remet en question l’organisation de la généalogie en tant que science et pratique, de même que les individus, peu importe leur genre, qui font des recherches autour de leur histoire de famille (2008 : 132). Je m’attarderai ainsi dans mes deux prochains articles à détailler les conséquences de cette invisibilisation sur la vie des femmes et à explorer plus en profondeur les pistes de solution possibles.
Audrey Pepin
Bibliographie
Clyde, Linda. (2017a, 26 avril). Ever Wonder Why It’s So Hard to Trace Your Female Ancestry? Family Search [Blog]. Récupéré de https://www.familysearch.org/en/blog/ever-wonder-why-its-so-hard-to-trace-your-female-ancestry
Cousteau Serdongs, Francine. (2008). Le Québec, paradis de la généalogie et « re-père » du patriarcat : où sont les féministes? De l’importance d’aborder la généalogie avec les outils de la réflexion féministe. Recherches féministes vol. 21, no. 1, p.131-147. https://doi.org/10.7202/018313ar
Dionne, Pierre-Yves. (2004). De mère en fille : comment faire ressortir la lignée maternelle de votre arbre généalogique. Sainte-Foy : Éditions MultiMondes ; Montréal : Éditions du Remue-Ménage, 79 p.
Jetté, René. (1991). Traité de Généalogie. Montréal : Les Presses de l’Université de Montréal, 716 p.
Landry, Yves. (1992). Orphelines en France, pionnières au Canada. Les Filles du roi au XVIIe siècle suivi d’un répertoire biographique des Filles du roi. Montréal : Éditions Bibliothèque Québécoise, 280 p.
Pagé, Geneviève. (2017). La démocratie et les femmes au Québec et au Canada dans La politique québécoise et canadienne, Gagnon et Sanschagrin (dir.), 2e édition. Québec : Presses de l’Université du Québec, p.353 à 374.
Reny, Paule et des Rivières, Marie-José. (2005). Compte-rendu de Pierre-Yves Dionne De mère en fille. Comment faire ressortir la lignée maternelle de votre arbre généalogique. Montréal, Les Éditions Multimondes et les éditions du remue-ménage, 2004, 79 p. Recherches féministes, vol. 18, no. 1, p.153-154. https://doi.org/10.7202/012550ar
2020, aussi difficile fut-elle, aura été une année productive pour l’Institut Drouin, avec la poursuite de nos efforts de numérisation, d’indexation et de démocratisation des données historiques et généalogiques du Québec et des environs. Ainsi, ce sont plus de 500 000 nouvelles fiches et images qui ont été rendues disponibles sur Généalogie Québec au cours de l’année. En voici un aperçu, outil par outil.
Le LAFRANCE
Après avoir complété l’ajout au LAFRANCE de tous les baptêmes et sépultures catholiques du Québec jusqu’en 1861 l’année dernière, le focus de nos efforts d’indexation s’est tourné, en 2020, vers les actes BMS de l’Ontario, de l’Acadie et les baptêmes et sépultures protestants du Québec. Nous avons aussi commencé l’indexation des actes paroissiaux portant sur les Autochtones de la province, une tâche particulièrement complexe étant donné la variété de noms de famille utilisés dans ces actes.
63 356 baptêmes, 51 900 mariages et 32 418 sépultures ont été ajoutés au Fichier Connolly dans sa mise à jour annuelle de 2020, ce qui porte le nombre d’actes répertoriés par l’outil à plus de 6,7 millions.
Le Fichier Connolly est un index de baptêmes, mariages et sépultures catholiques et protestants provenant principalement du Québec et couvrant une période s’étalant de 1621 à 2019.
Sept nouveaux journaux historiques et 5000 photos de mariage ont été ajoutés aux Collections diverses de l’Institut Drouin en 2020. Les journaux ajoutés sont les suivants:
Écho d’Iberville (1880 à 1882 et 1919-1920)
La Voix du Peuple (1880)
L’Alliance (1893 – 1894)
L’Essor (1968 à 1970)
Le Protectionniste (1882 – 1883)
Le Courrier de St-Jean (1887 et 1896 à 1909)
Le Chesterville Record (1894 à 1939 et 1978)
Ceux-ci peuvent être consultés dans les Collections diverses, sous le dossier 23 – Journaux anciens. Les photos de mariage, quant à elles, se trouvent sous le dossier 26 – Généalogie Saint-Laurent – Cornwall, Ontario.
Les Collections diverses de l’Institut Drouin contiennent un assortiment d’images, de documents, de livres, de photos et de répertoires d’intérêt historique et généalogique.
26 392 images de registres paroissiaux ont été ajoutées aux Registres du Fonds Drouin cette année. Il s’agit de la copie religieuse du registre de Notre-Dame-de-Montréal, qui se trouve sous le dossier Registres paroissiaux 1621-1876 de la Collection Drouin, et de 73 paroisses protestantes de la région de Montréal, cette fois sous le dossier Registres non-catholiques 1760-1885.
Les Registres du Fonds Drouin contiennent 5 208 563 images de registres paroissiaux provenant du Québec, de l’Ontario, de l’Acadie française, du Nouveau-Brunswick ainsi que du nord-est des États-Unis.
L’ajout hebdomadaire d’avis de décès internet s’est poursuivi toute l’année, la collection contenant maintenant plus de 2 550 000 nécrologies provenant de partout à travers le Canada.
Celles-ci couvrent une période qui s’étend de 1999 à aujourd’hui.
Avis de décès journaux
25 000 avis de décès provenant de journaux québécois ont été ajoutés au site en mai 2020.
Ces nouvelles nécrologies proviennent de partout au Québec et sont datées, pour la plupart, du 21e siècle et plus particulièrement de l’année 2019.
Pierres tombales
Finalement, ce sont quelque 98 433 nouvelles pierres tombales qui ont été ajoutées sur Généalogie Québec en 2020.
La collection contient maintenant plus de 710 000 pierres tombales. Un engin de recherche vous permet de les parcourir via les noms et le texte inscrits sur la pierre.
Durant l’année, ce sont 35 000 fiches de famille ont été ajoutées à l’outil Acadie – Familles reconstituées, qui contient 130 342 fiches portant sur des individus acadiens.
Les fiches contiennent les noms et prénoms des parents, le prénom de l’enfant, les dates de naissance et/ou baptême, de décès et/ou d’inhumation, de mariage et la paroisse. Un lien vers l’image du document original est fourni dans la fiche pour les baptêmes, les mariages et les sépultures.
Consultez toutes ces collections – et plusieurs autres – en vous abonnant à Généalogie Québec dès aujourd’hui!
Forum de Généalogie Québec
Vous avez des questions à propos de GenealogieQuebec.com, PRDH-IGD.com ou la généalogie en général? Vous souhaitez partager le résultat de vos recherches avec d’autres passionnés de généalogie?
Le forum de Généalogie Québec, ouvert plus tôt cette année, est pour vous! Inscrivez-vous dès aujourd’hui; c’est gratuit et ouvert à tous!
Blog de l’Institut Drouin
Voici les articles publiés sur le blog de l’Institut Drouin en 2020. À ne pas manquer!
Pour conclure, nous aimerions partager avec vous, en cette période difficile, nos meilleurs voeux de santé, et vous souhaiter une année 2021 remplie de trouvailles généalogiques.
24 283 actes de baptême, mariage et sépulture ont été ajoutés au LAFRANCE, un des 15 outils offerts aux abonnés de Généalogie Québec.
Il s’agit d’actes paroissiaux provenant de l’Acadie, du Québec et de l’Ontario.
Sault-St-Louis (Kahnawake) et St-Régis (Premières nations)
6714 actes de baptême et sépulture provenant des missions de Sault-St-Louis et St-Régis ont été ajoutés au LAFRANCE. Ces actes portent sur des individus issus des premières nations et datent de 1769 à 1861.
L’ajout au LAFRANCE des actes protestants du Québec se poursuit avec quelque 6079 nouveaux actes de baptême, mariage et sépulture datés d’entre 1768 et 1861.
Le tableau ci-dessous indique le nombre d’acte ajouté selon la paroisse, le type d’acte et la période couverte.
Paroisse
Type d’acte
Année min
Année max
Actes ajoutés
Ascot (Universalist Church)
b
1833
1855
64
Ascot (Universalist Church)
m
1850
1859
151
Ascot (Universalist Church)
s
1845
1859
109
Frelighsburg (Anglican Church, Holy Trinity)
m
1850
1861
28
Granby (Anglican Church)
b
1844
1861
430
Granby (Anglican Church)
m
1850
1861
53
Granby (Anglican Church)
s
1844
1861
113
Granby (Congregational Church)
b
1842
1854
87
Granby (Congregational Church)
m
1850
1854
29
Granby (Congregational Church)
s
1842
1853
41
Granby (Granby & Milton) (Anglican Church)
b
1850
1852
64
Granby (Granby & Milton) (Anglican Church)
m
1850
1852
21
Granby (Granby & Milton) (Anglican Church)
s
1850
1852
15
Granby (Granby & Milton) (Methodist Church)
b
1843
1843
15
Granby (Granby & Milton) (Methodist Church)
s
1843
1843
2
Granby (Methodist Church)
b
1857
1861
50
Granby (Methodist Church)
m
1857
1861
28
Granby (Methodist Church)
s
1857
1861
13
Lennoxville (Church of England)
b
1827
1861
299
Lennoxville (Church of England)
m
1850
1861
46
Lennoxville (Church of England)
s
1827
1861
85
Roxton (Roxton & Milton) (Anglican Church)
b
1853
1861
89
Roxton (Roxton & Milton) (Anglican Church)
m
1853
1861
24
Roxton (Roxton & Milton) (Anglican Church)
s
1853
1861
22
Sherbrooke (Congregational Church)
b
1838
1861
137
Sherbrooke (Congregational Church)
m
1851
1861
60
Sherbrooke (Congregational Church)
s
1838
1861
11
Sorel (Anglican, Christ Church)
b
1796
1861
1268
Sorel (Anglican, Christ Church)
m
1839
1861
59
Sorel (Anglican, Christ Church)
s
1796
1861
904
Trois-Rivières (Congrégation protestante)
b
1768
1861
945
Trois-Rivières (Congrégation protestante)
m
1850
1861
33
Trois-Rivières (Congrégation protestante)
s
1769
1861
784
Acadie
Du côté de l’Acadie, 11 605 actes de baptême, mariage et sépulture datant de 1721 à 1861 ont été ajoutés. Ceux-ci proviennent de Caraquet, Memramcook, Petit-Rocher et de l’Ile-St-Jean.
Finalement, c’est à Chatham en Ontario que se conclut cet aperçu de la mise à jour, avec l’ajout de 1503 actes de baptême, mariage et sépulture datés de 1850 à 1861.
Tous ces actes peuvent être consultés dès maintenant dans le LAFRANCE, qui contient aussi TOUS les mariages catholiques du Québec de 1621 à 1918, TOUS les baptêmes et TOUTES les sépultures catholiques du Québec de 1621 à 1861, TOUS les mariages protestants du Québec de 1760 à 1849 ainsi que 68 000 actes de BMS divers s’étalant jusqu’en 2008. Vous trouverez davantage d’information à propos du LAFRANCE sur le blog de l’Institut Drouin.
42 057 pierres tombales provenant de 42 cimetières ont été ajoutées à la section Nécrologe, un des 15 outils offerts aux abonnés de Généalogie Québec.
Ces nouvelles images s’ajoutent aux 670 000 déjà disponibles dans la collection. Elles proviennent des cimetières suivants :
Ripon, comté Papineau, Québec Rivière-du-Loup, Cim des Clarisses, comté Rivière-du-Loup, Québec Sarsfield, Ontario Scott, comté de Beauce, Québec Shawinigan, St-Joseph, comté St-Maurice, Québec Sherbrooke, cimetière de Saint-Michel, comté de Sherbrooke, Québec St-Agapit, comté de Lotbinière, Québec St-Alban, comté de Portneuf, Québec St-Albert-de-Warwick, Comté Arthabaska, Québec St-Alexandre, 2eme, comté Kamouraska, Québec St-Anaclet-de-Lessard, comté Rimouski, Québec St-Antonin, comté Kamouraska, Québec St-Augustin de Desmaures, comté Portneuf, Québec St-Augustin de Desmaures, comté Portneuf, Québec St-Camille-de-Lellis, comté de Bellechasse, Québec Ste-Agathe, comté de Lotbinière, Québec Ste-Blandine, comté de Rimouski, Québec Ste-Brigitte-de-Laval, comté de Montmorency, Québec Ste-Clothilde-de-Horton, comté Arthabaska, Québec Ste-Elisabeth-de-Warwick, comté Arthabaska, Québec Ste-Hélène, comté de Bagot, Québec St-Elzéar, comté Témiscouata, Québec Ste-Marguerite-de-Lingwick, comté de Beauce, Québec Ste-Perpétue, comté Nicolet, Québec Ste-Rosalie, comté de Bagot, Québec Ste-Rose de Poularies, comté Abitibi, Québec St-Eugène, comté L’Islet, Québec St-Félix-de-Valois, comté Joliette, Québec St-Féréol-les-Neiges, comté Charlevoix, Québec St-Frédéric, comté de Beauce, Québec St-Gabriel-de-Valcartier (catholique), comté Québec, Québec St-Georges, comté Champlain, Québec St-Grégoire, comté de Montmorency, Québec St-Jean-de-Dieu, comté Rivière-du-Loup, Québec St-Jules, comté de Beauce, Québec St-Louis de France, comté Champlain, Quebec St-Luc, comté de Bellechasse, Québec St-Philémon, comté Bellechasse, Québec Sts-Anges, comté de Beauce, Québec St-Tite, comté de Champlain, Québec St-Tite-des-Caps, comté Charlevoix, Québec Thetford Mines, St-Alphonse, comté de Mégantic, Québec Thetford Mines, St-Maurice, comté de Mégantic, Québec Thurso, comté Papineau, Québec Tring-Jonction, comté de Beauce, Québec Trois-Rivières, St-Michel, comté St-Maurice, Québec Val-Bélair (St-Gérard-Magella), comté Québec, Québec Vallée-Jonction, comté de Beauce, Québec
Les pierres tombales sur Généalogie Québec
Toutes les pierres tombales disponibles sur Généalogie Québec ont été indexées et peuvent être consultées dans la section Nécrologe. La recherche dans la collection peut se faire par nom de famille ainsi que grâce au texte écrit sur la pierre.
Pour consulter la photo d’une pierre, il suffit de cliquer à l’intérieur de la fiche de celle-ci.
La section Nécrologe contient aussi trois autres collections :
Avis de décès internet, qui contient 2.6 millions d’avis de décès publiés sur Internet entre 1999 et aujourd’hui.
Avis de décès journaux, qui contient plus de 700 000 avis de décès publiés dans des journaux entre 1860 et aujourd’hui.
Cartes mortuaires, qui contient des dizaines de milliers de cartes mortuaires publiées entre 1860 et aujourd’hui.
Toutes ces sous-sections sont indexées et peuvent être consultées à l’aide d’un engin de recherche.
La section Nécrologe peut être consultée avec un abonnement à Généalogie Québec à cette adresse.
Qu’est-ce que Généalogie Québec?
Généalogie Québec est un site de recherche par abonnement qui regroupe l’ensemble des collections et données généalogiques acquises par l’Institut Drouin au cours de son existence.
Au total, 46 millions d’images et de fiches sont regroupées en 15 outils et collections divers couvrant l’ensemble du Québec ainsi qu’une partie de l’Ontario, des États-Unis et de l’Acadie de 1621 à aujourd’hui. Généalogie Québec est de loin la plus grande collection de documents généalogiques et historiques québécois sur le Web.
L’esclavage a permis à plusieurs sociétés de créer du revenu sur le dos des exploités. L’histoire de l’esclavage n’est pas un secret, en revanche, peu de Canadiens savent que leurs ancêtres ont profité de cette exploitation sous prétexte de la supériorité blanche. En effet, aussi tôt qu’en 1629 jusqu’à l’abolition de l’esclavage en 1834, les colons français et britanniques situés sur le territoire du Québec ont asservi des Autochtones et des Noirs.
Le premier individu ayant été reconnu comme esclave sur le territoire Québécois d’aujourd’hui est Olivier Le Jeune, petit enfant malgache de 8 ans qui se fait prendre en esclavage par les frères Kirk et qui termine ses jours à environ 30 ans comme domestique de Guillaume Couillard. Le terme domestique est utilisé ici car le mot esclave n’est pas encore reconnu et cette institution n’est pas normalisée au niveau juridique* en Nouvelle-France à l’époque. L’acte illustré à la figure 1 montre la seule trace provenant des actes religieux qui prouve la présence de ce malgache au Québec. Des études exhaustives des correspondances ont permis de découvrir son histoire et de connaitre sa provenance.
« Le 10 de may mourut a l’hopital Olivier Le Jeune domestique de Monseigneur Couillar après avoir reçu le sacrement de confession et communion par plusieurs fois il fut enterré au cemetiere de la paroisse le mesme jour. »
Figure 1. Olivier Le Jeune : premier esclave noir connu sur le territoire. Source: Acte 68801, LAFRANCE, GenealogieQuebec.com
Olivier le Jeune est la première preuve de la société esclavagiste qu’a été le Québec ancien. Marcel Trudel, pionnier dans l’étude des esclaves appartenant aux Canadiens français, recense 4 185 esclaves autochtones et noirs dans la vallée laurentienne du XVIIe au XIXe siècle (Trudel, 2004). Ces esclaves provenaient majoritairement des alliances avec les Premières Nations, étant des prisonniers de guerre provenant de différents groupes autochtones ennemis des Nations alliées aux Français (Rushforth, 2012).
Cependant, ce chiffre représente seulement les esclaves trouvés dans les archives écrites. Nous croyons qu’il y a eu environ 10 000 esclaves autochtones en Nouvelle-France entre 1660 et 1760, mais nous ne connaissons le nom que de 1200 d’entre eux (Rushforth, 2016).
La trace des esclaves dans les archives est subtile et difficilement repérable. Peu de chercheurs se sont attaqués à la tâche colossale de les identifier. Tout d’abord, le terme esclave n’apparait qu’en 1709 dans les documents officiels, lorsque l’intendant Raudot normalise la présence des esclaves sur le territoire du Québec (Trudel, 1990 : xvi).
Cependant, les prêtres demeurent réticents à utiliser ce terme. Dans les archives paroissiales disponibles sur PRDH-IGD.com et GenealogieQuebec.com pour la période, le mot esclave n’est mentionné que 207 fois. C’est plutôt grâce au terme panis qu’on identifie généralement les esclaves autochtones. Parmi ceux-ci, on retrouve le jeune Paul, esclave de Paul Lecuyer résidant à Montréal. Son acte de baptême illustré à la figure 2 stipule ceci :
« Ce jour d’huy dixseptième aoust mil sept cent quatre a esté baptisé paul sauvage de la nation des panis aagé environ de dix ans demeurant en la maison de paul lecuyer habitant de cette parroisse qui dit avoir achepte le dit sauvage pour la premierre fois desdits sauvages panis et aiant este pris esclaves par d’autres sauvages nommés les renards. Il la rachepte deulx et a le dit paul lecuyer este le parain dudit enfant baptisé et sa femme nommée francoise leconte en a este la maraine quy ont promis l’eléver et l’instruire en la foy catholique apostolicque et romaine aiant dessein de le re tenir a leur service tout autant de temps quil plaira a Dieu de disposer de luy a la mareinne signé et le parain a declaré ne seavoir escrire ny signer de ce enquis suivant l’ordonnance. »
Figure 2. Acte de batême de Paul, esclave de Paul Lecuyer. Source: Acte 13744, LAFRANCE, GenealogieQuebec.com
Cet acte de baptême illustre que le jeune Paul n’est pas directement identifié comme étant l’esclave de Paul Lecuyer, mais seulement demeurant en [sa] maison et que l’homme et sa femme ont le dessein de le re tenir à leur service. Le prêtre mentionne aussi que son parrain et sa marraine, ses propriétaires, l’élèveront dans la religion catholique et ne remet pas en doute la légitimité de la présence de ce jeune autochtone dans la maisonnée, montrant ainsi la normalité de la pratique.
Cet acte est le seul concernant cet esclave. Nous ne trouvons pour l’instant pas d’acte de sépulture le concernant, malgré la promesse de son parrain et de sa marraine de l’élever dans la religion catholique; il semble qu’ils ne lui aient pas offert de sépulture en terre catholique. Est-ce que ses propriétaires l’ont vendu à autrui? Est-ce qu’il a réussi à fuir sa condition servile? Ces questions restent malheureusement sans réponse à partir des actes paroissiaux.
Portrait d’une femme haïtienne, celle-ci aurait été l’eslave de la femme du peintre québécois François Beaucourt. 1786, Wikimedia Commons
Afin d’identifier les esclaves dans les registres, il faut souvent faire preuve de déduction en se basant sur les termes et sous-entendus utilisés dans les actes. En effet, même s’il est indiqué dans le système du PRDH-IGD qu’un individu est esclave, le mot n’est généralement pas écrit de façon explicite.
Prenons le cas de Marguerite Françoise, une panisse baptisée à l’âge de 14 ans, dont le baptême est illustré à la figure 3. Le rédacteur indique dans l’acte qu’elle est sauvagesse de la nation des panis. Cette mention nous permet déjà d’inférer son statut d’esclave (Trudel, 1960). De plus, la dernière phrase de son baptême mentionne que l’acte est signé par Louise Bizard épouse de M. Dubuisson capitaine des troupes et maitre de ladite sauvagesse. La mention de maitre démontre que Charles Dubuisson possède Marguerite Françoise et que celle-ci n’a pas d’autre liberté que de servir Charles Dubuisson et sa famille.
« Le dixseptieme avril mil septcent dix huit a été baptisée par nous soussigné curé et official de quebec marguerite francoise sauvagesse de la nation des panis agée de quatorze à quinze ans son parain a été sieur charles dubuisson et la maraine dame marie magdelaine dubuisson qui on déclaré ne seavoir signer et en leur place a signé madame louise Bizard epouse de M. Dubuisson capitaine des troupes et maitre de ladite sauvagesse »
Figure 3. Acte de baptême de Louise Française, esclave de Charles Dubuisson. Source: Acte 64150, LAFRANCE, GenealogieQuebec.com
C’est avec ces termes en connotation avec l’esclavage que Marcel Trudel a pu former le Dictionnaire des esclaves et leurs propriétaires en 1990, révisé en 2004, contentant 4 185 esclaves noirs et autochtones. Ces recherches ont été effectuées dans les actes paroissiaux, mais aussi les registres de malades de différents hôpitaux, les recensements, des actes notariés et autres. Des recherches plus approfondies dans les archives permettront sans doute d’en connaitre davantage et ainsi trouver les esclaves manquants à cette première recherche.
Dans les prochains articles de cette série, nous aborderons la place et les conditions de vie des esclaves ayant vécu au Québec sous le joug de l’esclavagisme des colons français et britanniques. Ces recherches sont basées sur les découvertes de Marcel Trudel dans les registres paroissiaux et approfondies par mes recherches personnelles ainsi que celles de mes collègues chercheurs travaillant sur le même sujet.
Cathie-Anne Dupuis Étudiante à la maitrise en démographie, candidate au doctorat en histoire et collaboratrice au Programme de recherche en démographie historique (PRDH) de l’Université de Montréal.
*L’esclavage existe bel et bien à cet époque, la pratique de l’esclavage étant de nature coutumière. La norme qui garantit la propriétés de l’esclaves aux propriétaires est permise avec l’ordonnance de Raudot en 1709. (Gilles, 2008) N.B Le mot « sauvage » est cité seulement pour la représentation historique; nous condamnons l’utilisation de ce mot dans un autre contexte.
GILLES, D. 2008. La norme esclavagiste, entre pratique coutumière et norme étatique : les esclaves panis et leur statut juridique au Canada (XVIIe – XVIIIe s.) Ottawa Law Review, vol. 40, No.1, p. 73 – 114 RUSHFORTH, B. 2012. Bonds of Alliance, Indigenous and Atlantic Slaveries in New France, Caroline du Nord, University of North Carolina Press, Chapel Hill, 406 p. RUSHFORTH, B. et KAHN, A. 2016. Native American Slaves in New France, Slate, History, Then, again. [en ligne] URL: http://www.slate.com/articles/news_and_politics/history/2016/01/an_interactive_record_of_native_american_slavery_in_new_france.html (page consultée le 27 octobre 2020) TRUDEL, M. 1960. L’esclavage au Canada français, histoire et conditions de l’esclavage, Québec, Les Presses Universitaires Laval, 432 p. TRUDEL, M. 1990. Dictionnaire des esclaves et de leurs propriétaires au Canada français, Québec, Éditions Hurtubise HMH ltée, 490 p. TRUDEL, M. 2004. Deux siècles d’esclavage au Québec, Québec, Éditions Hurtubise HMH ltée, 405 p.
Dans le cas de la paroisse anglicane de Frelighsburg, située dans les Cantons-de-l’Est, ce sont 1478 actes de baptême et sépulture qui ont été indexés et ajoutés au LAFRANCE.
Tous ces actes peuvent être consultés dès maintenant dans le LAFRANCE, qui contient aussi TOUS les mariages catholiques du Québec de 1621 à 1918, TOUS les baptêmes et TOUTES les sépultures catholiques du Québec de 1621 à 1861 ainsi que TOUS les mariages protestants du Québec de 1760 à 1849. Vous trouverez davantage d’information à propos du LAFRANCE sur le blog de l’Institut Drouin.
Si vous avez manqué la chronique de Gregory Charles du 13 octobre à l’émission Salut Bonjour, vous pouvez la visionner en cliquant sur l’image ci-dessous!
Il y aborde la généalogie et se penche sur la passion de notre équipe pour celle-ci.
26 392 images de registres paroissiaux ont été ajoutées dans les Registres du Fonds Drouin, un des 15 outils disponibles aux abonnés de Généalogie Québec.
Notre-Dame de Montréal (Registres paroissiaux 1621-1876)
4173 images du registre de Notre-Dame de Montréal datant de 1705 à 1792 sont venu compléter la collection Registres paroissiaux 1621-1876, qui contient la copie religieuse de tous les registres paroissiaux du Québec pour la période en question. La copie civile de ces registres est aussi disponible sur Généalogie Québec.
Ces nouvelles images peuvent être consultées dans les Registres du Fonds Drouin (abonnement requis) sous le dossier Québec/Registres paroissiaux 1621-1876.
73 paroisses de la région de Montréal (Registres non-catholiques 1760-1885)
22 219 images provenant de paroisses non-catholiques de Montréal et de sa rive Sud, datées de 1760 à 1885, ont été ajoutées dans la collection Registres non-catholiques 1760-1885.
Voici la liste des paroisses ajoutées:
Abénakis (Anglican Church)
Baie Missisquoi (Anglican Church)
Berthier (Anglican Church)
Bolton (Methodist Church)
Bolton (Wesleyan and Methodist Church)
Bolton and Potton (Methodist Church)
Bolton, Stukely and Ely (Methodist Church)
Brome (Methodist Church)
Canada-East (Methodist Church)
Chambly (Methodist Church)
Chambly (Saint Stephen Anglican Church)
Clarenceville (Anglican Church)
Clarenceville (Methodist Church)
Clarenceville (Wesleyan Methodist Congregation)
Clarenceville Circuit (Wesleyan Methodist Church)
Cowansville (Methodist Church)
Dunham (Methodist Church)
Dunham (Wesleyan Methodist Church)
Dunham (Wesleyan Methodist New Connexion Church)
Dunham Circuit (Wesleyan Methodist Church)
Dunham Flat (Wesleyan Methodist Church)
Farnham, canton (Anglican Church)
Frelighsburg (Anglican Church)
Frelighsburg (Church of England)
Glen Sutton (Anglican Church)
Granby, canton (Anglican Church)
Grande-Ligne (Baptist Church))
Hemmingford-Sherrington (Episcopal Church)
Henrysburg (Methodist Church)
Henryville (Anglican Church)
Isle-aux-Noix (Episcopal Church)
La Prairie (Presbyterian Church)
La Prairie (Saint Luke Anglican Church)
L’Acadie (Anglican Church)
Lachine (Presbyterian St. Andrew’s Church)
Lacolle (Episcopal Church)
Longueuil (Saint Mark’s Anglican Church)
Mansonville (Church of England)
Milton et Roxton (Anglican Church)
Montréal (Advent Christian Church)
Montréal (Christ Church Anglican)
Montréal (Jewish German, Polish)
Montréal (Jewish, Spanish and Portuguese)
Montréal (Lutheran St. John German Evangelical Church)
Montréal (Methodist Centenary Church, Pointe St. Charles )
Montréal (Methodist Dominion Square Church)
Montréal (Presbyterian Erskine Church)
Montréal (Presbyterian Knox Church)
Montréal (Saint Jude Anglican Church)
Montréal (Saint Luke Anglican Church)
Montréal (Saint Martin’s Anglican Church)
Montréal (St John the Evangelist, Anglican Church)
Vous pouvez les consulter avec un abonnement à Généalogie Québec dans les Registres du Fonds Drouin sous le dossier Québec/Registres non-catholiques 1760-1885/.
Les différents registres québécois disponibles dans la collection Drouin
Les Registres du Fonds Drouin, aussi appelés “collection Drouin”, sont une collection d’images de registres paroissiaux (baptêmes, mariages et sépultures) et d’autres documents divers couvrant le Québec et l’Acadie française ainsi qu’une partie de l’Ontario, du Nouveau-Brunswick et du Nord-Est des États-Unis.
Cette collection massive contient notamment l’entièreté de l’État civil québécois de 1621 aux années 1940, et répertorie donc la quasi-totalité des individus ayant vécu au Québec durant cette période, ce qui en fait un outil inégalé pour la recherche généalogique dans la province.
Les registres paroissiaux québécois disponibles dans cet outil sont séparés en divers sous-sections.
Fonds Drouin
Le dossier Fonds Drouin contient tous les registres paroissiaux du Québec de l’ouverture des registres en 1621 jusqu’aux années 1940 et parfois même jusqu’en 1967 selon la paroisse.
C’est sur cette collection qu’est basé l’index du LAFRANCE, un autre des outils disponibles aux abonnés de Généalogie Québec, qui s’étend actuellement de 1621 à 1861 pour les baptêmes et sépultures catholiques, de 1621 à 1918 pour les mariages catholiques et de 1760 à 1849 pour les mariages protestants.
Registres paroissiaux 1621-1876
Le dossier Registres paroissiaux 1621-1876 contient tous les registres paroissiaux du Québec de 1621 à 1876. Cependant, ce ne sont pas les mêmes images que celles disponibles sous le dossier Fonds Drouin.
Historiquement, le prêtre enregistrant les baptêmes, mariages et sépultures de sa paroisse avait l’obligation de produire deux copies de son registre. Une copie était conservée à l’église et l’autre était envoyée au greffe, ce qu’on appelle la copie civile. La copie présente dans le dossier Fonds Drouin est cette copie civile, et celle dans le dossier Registres paroissiaux 1621-1876 est la copie dite religieuse, conservée à l’église.
De ce fait, de nombreux registres paroissiaux du Québec existent en double. Ceci peut être très pratique pour les généalogistes, particulièrement lorsqu’une des copies de l’acte est manquante ou illisible.
Registres non-catholiques 1760-1885
Le dossier Registres non-catholiques 1760-1885 contient les registres de diverses paroisses non-catholiques du Québec de 1760 à 1885.
La majorité de ces registres sont aussi disponibles dans le dossier Fonds Drouin, mais la version disponible dans Registres non-catholiques 1760-1885 a été photographiée plus récemment, elle peut donc être utile si la copie du Fonds Drouin est de mauvaise qualité.
Registres paroissiaux du Fonds Létourneau (1820-2013)
Le Fonds Létourneau est une collection de registres paroissiaux provenant de la Société de Généalogie des Cantons-de-l’Est et couvrant la région de Sherbrooke et ses environs jusqu’en 2013.
Registres québécois, Actes découpés
Le dossier Registres québécois, Actes découpés contient des actes provenant de diverses paroisses de l’Abitibi-Témiscamingue ainsi que de la Gaspésie. Cette collection se différencie par le fait que les actes y sont présentés de manière individuelle, ayant été découpés et extraits de l’image du registre original. Ceci permet de parcourir le registre de manière plus conviviale.
Registres québécois, Série 4000 (1801-2008)
La Série 4000 contient des registres paroissiaux de diverses régions du Québec, notamment la Gaspésie, la Mauricie, les Laurentides, l’Outaouais et l’Estrie. Ces registres s’étendent du début du 19e siècle à 2008.
Vous pouvez consulter tous ces registres et bien d’autres en vous abonnant à Généalogie Québec dès aujourd’hui!