La généalogie et les familles LGBTQ+

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De plus en plus, on entend parler de modèles familiaux qui sortent de la convention hétérosexuelle et cisgenre1. Le droit des personnes LGBTQ+ de fonder une famille (et l’accès aux différentes méthodes leur permettant d’avoir des enfants) sont en effet tout récents – et l’actualité politique des derniers mois nous démontre que ces droits sont encore précaires. En effet, des groupes, souvent liés à l’extrême-droite, souhaitent remettre en question les droits des personnes queers2, et en particulier des personnes trans (Massoud, 2023 ; Beaulieu-Kratchanov, 2023). Ces groupes disent mener une lutte internationale contre « l’agenda homosexuel » et considèrent l’existence même des personnes queers comme relevant de l’idéologie, comme résultant de la « propagande », voire de l’endoctrinement, et illustrant une « détérioration » de la société (des arguments qui existent aussi, par ailleurs, par rapport à l’homosexualité). Dans ce contexte, il m’a semblé essentiel de m’intéresser à ce que la généalogie pouvait nous apprendre sur ces réalités – et en particulier comment elle pouvait les visibiliser, et aider à déconstruire les narratifs marginalisants.

Photo de deux papas homosexuels, 1983. Source : WikiCommons.

Retrouver nos ancêtres LGBTQ+

Certain·e·s ont parfois l’impression qu’il y a « de plus en plus de personnes LGBTQ+ ». C’est d’ailleurs un des arguments supposé appuyer l’idée que les identités queers sont le résultat d’un endoctrinement. En réalité, cette impression est créée par le fait que les personnes faisant partie de la diversité sexuelle et de genre ont de moins en moins besoin de se cacher – mais il y a toujours eu des personnes queers, et c’est fort probable que ce soit le cas parmi vos ancêtres, et parmi les miens.

Les identifier peut s’avérer difficile, justement parce qu’iels étaient souvent obligé·e·s de vivre dans le secret. Toutefois, ce n’est pas impossible3. Bien sûr, on peut commencer par s’intéresser à nos ancêtres qui ne se sont pas marié·e·s (ou qui se sont divorcé·e·s, si cela était permis par la loi), qui ont peu ou pas de relation(s) amoureuse(s) connue(s) et qui n’ont pas eu d’enfants. Nos ancêtres LGBTQ+ avaient aussi tendance à choisir des professions où être célibataire n’était pas inhabituel, voire où c’était exigé – on peut penser à l’enseignement, au clergé et aux arts (Leclerc, 2023). Plusieurs sont aussi devenu·e·s entrepreneur·e·s, car de cette façon, si leur identité était découverte, iels ne pouvaient pas se faire renvoyer (MacEntee, s.d). Certaines de ces professions permettaient aussi de se déplacer facilement, et de changer de ville si nécessaire. Ce ne sont évidemment pas des éléments de preuve suffisants, et il a existé des personnes LGBTQ+ qui ne répondaient pas à ces critères, mais ce peut tout de même être de bons premiers indices !

L’idéal est bien sûr d’avoir accès à la correspondance ou aux journaux de nos ancêtres. Ceux-ci peuvent nous permettre de mieux comprendre leur vie, y compris leur identité de genre et leurs attirances sexuelles. Il est aussi possible de trouver des traces de nos ancêtres LGBTQ+ dans les registres judiciaires et dans les journaux de l’époque : en effet, l’homosexualité était illégale au Canada jusqu’en 1969. Ainsi, les personnes homosexuelles pouvaient être poursuivies et on peut trouver des traces de leurs procès dans ce genre de documents4. Si elles étaient dans l’armée et que leur identité a été découverte, il est aussi probable qu’elles aient été expulsées. Si vous utilisez ces sources, n’oubliez pas de vous renseigner sur les termes utilisés à l’époque pour décrire les personnes gaies, lesbiennes, bisexuelles, queers et trans – tous ces mots sont somme toute assez récents. De plus, les personnes LGBTQ+ étaient souvent obligées d’utiliser des codes pour éviter de se faire repérer, ce qui les aurait mis en danger. 

Toutefois, en l’absence de ces preuves quasi indiscutables, on peut se référer à des indices supplémentaires. On peut ainsi commencer par s’intéresser à l’endroit où la personne habitait. Était-ce dans un quartier gay ? Y avait-il des endroits, des clubs privés par exemple, qui servaient d’espace sécuritaire pour la communauté LGBTQ+ à cette époque ? Ont-ils laissé des traces des personnes qui les fréquentaient ? Si notre ancêtre n’habitait pas seul·e, qui vivait avec lui ou elle ? Dans les recensements, lorsqu’un couple de même sexe habitait ensemble, les deux partenaires trouvaient souvent une façon de se présenter sans révéler la nature de leur relation. Celle-ci est parfois simplement non-définie, ou définie en des termes vagues comme un·e « ami·e », voire, camouflée sous une autre étiquette comme celle d’aide ménagère ou de locataire. On peut aussi trouver des indices comme quoi deux personnes du même genre habitaient ensemble dans les listes de passager·ère·s des compagnies de transport.

Ensuite, on peut s’intéresser au réseau de relations de nos ancêtres. Souvent, les personnes LGBTQ+ étaient rejetées par leur famille à cause des lourds préjugés de l’époque. Lorsqu’on retrouve des archives pour tous nos ancêtres, sauf un, on peut donc se poser des questions : il peut arriver qu’une famille embarrassée cherche à effacer la présence d’une personne LGBTQ+ en leur sein en faisant disparaître autant que possible sa présence. Si les relations avec la famille étaient ainsi coupées, il est probable que nos ancêtres ne leur aient pas légué leurs biens matériels à leur décès. Il peut alors être intéressant de s’intéresser à leurs testaments. Mary McKee (2022), une historienne et généalogiste états-unienne, nous apprend ainsi que les « nouveaux cercles de soutien », la famille choisie de la personne queer est souvent révélée dans leurs testaments par les personnes à qui iels ont choisi de léguer leurs biens matériels. De même, les couples de même genre étaient parfois enterré·e·s ensemble : si votre ancêtre est enterré·e avec une personne du même genre qui ne faisait pas partie de sa famille, c’était peut-être son ou sa conjoint·e. Une personne du même genre est peut-être aussi mentionnée dans son acte de décès en tant que « compagnon de longue date », « ami·e proche » ou même colocataire!

Bref, pour retrouver et identifier nos ancêtres LGBTQ+, il faut sortir un peu du cadre, et penser en-dehors de la boîte ! Il faut parfois aller chercher plus loin que les sources « traditionnelles » que nous utilisons habituellement dans nos recherches généalogiques, considérer les absences autant que les trouvailles, et même considérer parfois que notre ancêtre a pu utiliser un surnom dans certains milieux afin de ne pas se faire démasquer. Bien connaître l’histoire LGBTQ+ de notre pays ou de notre région nous permettra de savoir où chercher et à quoi s’attarder selon l’époque à laquelle notre ancêtre a vécu. Bien sûr, dans plusieurs cas, malgré vos efforts, vous ne pourrez pas avoir de confirmation de l’identité queer de votre ancêtre – mais vous aurez quand même de bonnes raisons de la soupçonner.

Représenter les modèles familiaux non-conventionnels dans nos arbres généalogiques aujourd’hui

Il est impératif que les différentes plateformes servant à monter des arbres généalogiques incluent des fonctionnalités qui permettent de représenter des unions entre personnes de même genre, ainsi que les personnes qui ne s’identifient pas au genre qui leur a été assigné à la naissance5. Encore aujourd’hui, ce n’est pas toujours le cas – ce l’est néanmoins sur Généalogie Québec, dans la section des mariages tirés du registre du Directeur de l’état civil (DECQ) et sur d’autres sites et logiciels (voir Koeven, 2018). De la même façon, les règles entourant les photos pouvant être téléchargées sur ces plateformes doivent être inclusives : certains sites ont été dénoncés pour leur interdiction des photos représentant du « travestissement » (cross dressing) ou des habits « immodestes ». 

Avis de mariage célébrant une union entre deux femmes, 2020. Source : Généalogie Québec, mariages DECQ.

N’oublions pas non plus que les réalités LGBTQ+ ne sont pas les seules à sortir des conventions, et à avoir de difficulté à être représentées. Il est essentiel d’adapter nos outils généalogiques à la réalité des familles dites « recomposées », dans lequel les parents se séparent, puis se remettent en couple, parfois avec des personnes qui ont déjà des enfants, des familles ayant recours à l’adoption, des familles soloparentales (où il n’y a qu’un seul parent, par choix), ainsi que des parents qui pratiquent la non-monogamie éthique6. Encore une fois, quelques sites et logiciels le permettent, mais pas tous (voir Waldemar, s.d), et les personnes doivent parfois se rabattre sur des logiciels qui n’ont pas été pensé pour la généalogie afin de réussir à documenter ces réalités

Et s’il est important d’adapter nos outils, il est aussi essentiel que les lois encadrant les unions et la parentalité continuent elles aussi d’évoluer pour reconnaître toute la diversité des modèles familiaux ! Si de nombreuses avancées ont été faites en ce sens, d’abord pour la reconnaissances des unions et enfants nés hors mariage, des familles recomposées et la légalisation du mariage homosexuel (Magnan-St-Onge, 2020), l’enjeu des parents polyamoureux7 reste à ce jour entier. En effet, Michaël Lessard, avocat et candidat au doctorat en droit a documenté le fait que « les personnes polyamoureuses qui remplissent un rôle de parents peuvent être exclues des décisions liées à la garde, à la surveillance et à l’éducation de l’enfant, peu importe la qualité de leur lien avec lui » et que « les privilèges et programmes d’aide économique et sociale réservés aux [ »conjoint·e·s »] excluent les personnes polyamoureuses, qui se retrouvent désavantagées et donc précarisées » (Magnan-St-Onge, 2020).

En terminant, il me semble essentiel d’ouvrir la réflexion sur les raisons qui nous poussent à révéler l’identité LGBTQ+ (confirmée ou présumée) de nos ancêtres. Thomas MacEntee (s.d) nous rappelle que la révélation de son identité LGBTQ+ est un enjeu très personnel, et encore aujourd’hui, ce ne sont pas toutes les personnes appartenant à la diversité sexuelle et de genre qui décident de révéler leur identité à leur entourage, notamment parce qu’elles craignent parfois pour leur sécurité. MacEntee pose donc la question : quelle est la meilleure manière d’honorer la mémoire de nos ancêtres ? Il est important de penser à notre situation particulière. Parfois, révéler l’identité LGBTQ+ de nos ancêtres peut être perçu comme une trahison, et d’autres fois, comme une manière de leur donner la voix, la visibilité qu’on leur a empêché d’avoir de leur vivant (MacEntee, 2007). Il est aussi possible de prendre note de ces informations, mais de choisir à qui on les révèle et de les protéger, par exemple, par un mot de passe.

Reste que visibiliser les histoires LGBTQ+ dans notre famille nous permet d’avoir un portrait plus exact et plus complet de nos ancêtres. Sans oublier que certain·e·s généalogistes, aujourd’hui font partie de la communauté LGBTQ+ ou pratiquent le polyamour (voir Our Prairie Nest ou encore Blandón Traiman, 2018a) et peuvent vouloir documenter leurs réalités. Comme je le mentionnais en introduction, cela nous permet aussi de montrer que les réalités LGBTQ+ ne sont pas nouvelles, mais que ce sont des expériences humaines, communes à tous les lieux et toutes les époques et donc de participer, à notre échelle, à la lutte pour les droits LGBTQ+.

Audrey Pepin


1 Être cisgenre signifie qu’on s’identifie au genre qui nous a été assigné à la naissance – à l’inverse, les personnes transgenres s’identifient à un autre genre que celui qui leur a été assigné à la naissance et elles font donc une transition (sociale, légale et/ou médicale) afin de vivre avec une identité de genre qui leur correspond.

Le terme queer est à la fois un terme parapluie permettant de parler des personnes LGBTQ+, et une identité endossée par celleux qui refusent de définir leur sexualité et/ou leur genre par des étiquettes.

3 Cette section de l’article présente une synthèse des différents conseils retrouvés dans les nombreux articles de blogs consultés. Davantage de détails sont disponibles dans lesdits articles, tous listés dans la bibliographie, à la fin de cet article.

4 Il est important de noter que les hommes étaient davantage ciblés dans les opérations policières visant les personnes homosexuelles, cet outil risque donc de vous être plus utile pour vos recherches sur vos ancêtres masculins. Bien que les femmes aient pu être avantagées à l’époque par ce ciblage, c’est aussi une autre façon dont leur histoire est aujourd’hui invisibilisée.

5 Le généalogiste Stewart Blandón Traiman a énormément réfléchi à ce sujet, et s’il vous intéresse je vous recommande chaudement de visiter son blog (Blandón Traiman, 2018b).

6  Par non-monogamie éthique, j’entends les modèles relationnels où les partenaires peuvent avoir des relations sexuelles et/ou amoureuses avec plus d’une personne. Pour que la non-monogamie soit éthique, les personnes impliquées doivent être au courant de l’entente et y avoir donné leur consentement enthousiaste, libre et éclairé.

7 Le polyamour se définit comme une pratique, une identité ou une orientation relationnelle qui implique une relation amoureuse consentie, transparente et honnête avec plusieurs partenaires simultanément. C’est donc une forme de non-monogamie éthique.

Bibliographie :

Beaulieu-Kratchanov, Léa (2023). «  »C’est déshumanisant » : l’impact de la haine anti-trans sur les jeunes ». Pivot Québec. Consulté le 20 novembre 2023 https://pivot.quebec/2023/09/26/cest-deshumanisant-limpact-de-la-haine-anti-trans-sur-les-jeunes/ 

Blandón Traiman, Stewart (2018a). LGBT Genealogy – The Six Generations (blog). https://sixgen.org/category/lgbtq-genealogy/ 

Blandón Traiman, Stewart (2018b). LGBT Genealogy and Softwares – The Six Generations (blog). https://sixgen.org/category/lgbtq-genealogy/lgbtq-genealogy-software/ 

Collins, Rosemary (2022). « How to Trace LGBT Ancestors » Who do you Think you Are (magazine en ligne). Consulté le 17 novembre 2023 https://www.whodoyouthinkyouaremagazine.com/feature/how-to-trace-lgbt-ancestors 

Kobel, Becks (2017). « Genealogy in the Works: Being Gay in Genealogy » The Hipster Historian (blog). Consulté le 20 novembre 2023 https://thehipsterhistorian.com/2017/02/06/genealogy-in-the-works-being-gay-in-genealogy/ 

Koeven, Mary (2018). « Non-traditional Family Trees: Homosexual Relationships ». The Handwritten Past : Professional Genealogists (blog). Consulté le 20 novembre 2023 https://thehandwrittenpast.com/2018/07/28/recording-homosexual-relationships-in-your-genealogy-database/ 

Leclerc, Michael J. (2023). « 5 Tips for Finding Your LGBTQIA+ Ancestors ». Ancestry (blog). Consulté le 16 novembre 2023 https://blogs.ancestry.com/cm/5-tips-for-finding-your-lgbtq-ancestors/ 

MacEntee, Thomas (s.d). « Finding Your LGBT Ancestors ». My Heritage (blog). Consulté le 16 novembre 2023. https://education.myheritage.com/article/finding-your-lgbt-ancestors/ 

MacEntee, Thomas (2007). « The Hidden – LGBT Family Members and Genealogy ». Destination : Austin Family (blog). Consulté le 20 novembre 2023 https://destinationaustinfamily.blogspot.com/2007/10/hidden-lgbt-family-members-and.html 

Magnan-St-Onge, Carolanne (2020). « Droit de la famille : le polyamour au banc des accusés » Observatoire des réalités familiales du Québec (publication en ligne). Consulté le 20 novembre 2023. https://www.orfq.inrs.ca/droit-de-la-famille-le-polyamour-au-banc-des-accuses/ 

Massoud, Rania (2023). « Identité de genre : après la rue, une offensive dans les écoles en vue ». Radio-Canada. Consulté le 20 novembre 2023. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2012019/identite-genre-ecoles-kamel-cheikh 

McKee, Mary (2022). « How to Trace LGBT Ancestors ». Find my Past (blog). Consulté le 16 novembre 2023. https://www.findmypast.com/blog/help/lgbt-ancestors 

Neaves, Jessica (2020). « How to Search for Your LGBTQ Ancestors ». Heritage Discovered (blog). Consulté le 17 novembre 2023 https://www.heritagediscovered.com/blog/how-to-search-for-your-lgbtq-ancestors 

Waldemar, Heather (s.d). « How to Create a Family Tree with Flying Logic ». Flying Logic (site internet). Consulté le 20 novembre 2023. https://flyinglogic.com/1498/how-to-create-a-family-tree-with-flying-logic/ 

« C’est trop long » : regard sur le nom de famille double au Québec

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Lorsqu’on s’intéresse à son ascendance et qu’on reconstruit une lignée à travers des recherches généalogiques, on voit aussi se dresser sous nos yeux l’histoire de la transmission d’un, ou de plusieurs, nom(s) de famille. Cela peut nous paraître insignifiant, parce que cette histoire a longtemps été évidente : la question de la transmission du nom de famille ne se posait pas vraiment, puisqu’on donnait systématiquement le nom de famille du père aux enfants (d’où l’appellation « patronyme » d’ailleurs). Pas de réflexion à y avoir. 

Mais en 1981, la réforme du code civil, et plus précisément du droit de la famille, a permis aux femmes québécoises de donner leur nom de famille à leurs enfants. Soudainement, le choix du nom de famille à transmettre est devenu un enjeu : on pouvait donner un nom de famille, celui du père ou de la mère, ou encore choisir de transmettre les deux. Dans ce contexte, il devient particulièrement intéressant d’observer les façons dont les noms de famille sont passés d’une génération à l’autre. 40 ans plus tard, quels ont été les impacts de la réforme de 1981 ? Quelles relations les Québécoises entretiennent-elles avec leur nom de famille, et pourquoi choisissent-elles (ou pas) de le transmettre ?

Le premier acte de baptême disponible sur le LaFrance après la réforme du droit de la famille où on retrouve un nom de famille double. Source : LaFrance, Généalogie Québec.

Ces questions, Marie-Hélène Frenette-Assad a décidé de les explorer en réalisant le balado Le nom de ma mère (Frenette-Assad, 2020) disponible gratuitement sur la plateforme Ohdio, de Radio-Canada1.

Marie-Hélène Frenette-Assad est réalisatrice de balados, musicienne, consultante et formatrice en audio numérique. Elle a aussi, comme vous l’avez peut-être remarqué, deux noms de famille, celui de son père et celui de sa mère. Toutefois, elle constate que ses amies, les femmes de sa génération, ne transmettent pas souvent leur nom à leurs enfants, et que ce n’est pas non plus un sujet de discussion qu’elles abordent souvent. Et ce n’est pas seulement un constat anecdotique – les statistiques indiquent aussi une diminution  de la transmission du nom de famille double au Québec (Frenette-Assad, 2020 : épisode 5).

Dans Le nom de ma mère, Marie-Hélène discute avec sa propre mère des raisons qui l’ont poussée à lui donner un nom de famille de double et elle explore, tout au long du balado, son rapport à son nom de famille. Mais elle fait aussi intervenir des femmes ayant participé à la réforme de 1981, des expertes qui étudient la question, et toute une variété de femmes de sa génération qui ont un rapport différent à leurs noms de famille et qui décident de le donner à leurs enfants, ou pas, pour différentes raisons. Souvent, ce sont des femmes qui elles-même ont un nom de famille double, et qui devraient potentiellement le scinder pour n’en donner qu’un à leurs enfants.

Image de couverture du balado « Le nom de ma mère », réalisé par Marie-Hélène Frenette-Assad. Source : Radio-Canada (Frenette-Assad, 2020).

Parce que oui, une génération après la réforme de 1981, il est devenu possible de se retrouver face à un couple de parents qui ont tous les deux un nom de famille double. Ça deviendrait évidemment rapidement ingérable que les deux parents transmettent leurs deux noms de famille et qu’on se retrouve avec des noms de famille quadruples, puis octuples, etc. ! Si on a un nom de famille double et que nous et notre partenaire voulons tous deux transmettre notre nom de famille à nos enfants, nous allons donc devoir faire un choix. Dans le balado, on apprend que les instigatrices de la réforme avaient d’abord pensé que les mères pourraient transmettre le nom de famille de leur mère, et les pères, le nom de famille de leur père. L’idée se rapproche de la proposition de Pierre-Yves Dionne (2004), dont j’ai parlé dans de précédents articles2 – celui-ci suggérait en effet de transmettre aux futures générations de femmes le nom d’une ancêtre commune (la pionnière utérine), afin que le nom de famille des femmes cessent de toujours leur venir d’un homme.

Toutefois, en pratique, ce n’est pas toujours ce qui arrive. On se rend compte que plusieurs facteurs autres que le genre entrent en compte lorsque vient le temps de prendre une décision par rapport à la passation de son nom. Certaines femmes par exemple choisissent de transmettre le nom lié à la famille élargie de laquelle elles se sentent le plus proche, peu importe le genre du parent. Certaines réfléchissent aussi à la présence ou l’absence de d’autres personnes portant le même nom dans la famille et qui l’ont transmis ou pourraient le transmettre à leurs enfants. Elles mentionnent ainsi par exemple vouloir transmettre un de leur nom qui autrement s’éteindrait. 

D’autres femmes ne se voient pas choisir entre leurs deux noms  – soit parce que pour elles, leur nom est un tout indivisible, ou alors parce qu’elles ne veulent pas faire de peine au parent dont le nom serait « rejeté ». Puisque ce n’est pas une option envisageable pour elles, elles préfèrent alors ne pas donner leur nom du tout !

D’autres encore réfléchissent à l’effet qu’aura le nom sur la vie de leurs enfants : le double nom est parfois vécu comme un obstacle, que ce soit dans certains milieux professionnels où le branding de soi est important, ou encore dans le quotidien parce qu’on devient agacé·e que les gens oublient notre nom complet ou parce qu’un des noms est difficile à prononcer par exemple. Mais le double nom est aussi parfois perçu comme une force, quelque chose qui permet de se démarquer et dont l’unicité fait la beauté, voire qui peut devenir poétique (comme pour la chroniqueuse Rose-Aimée Automne T. Morin).

Acte de baptême dans lequel la mère a choisi un de ses deux noms de famille pour le transmettre à son enfant. Source : LaFrance, Généalogie Québec.

Toutefois, malgré tous ces raisonnements qui s’éloignent des préoccupations de genre, l’enjeu reste clairement politique et féministe. Certaines femmes affirment qu’elles « se sont donné la chance d’exister dans le nom de leurs enfants » (Frenette-Assad, 2020 : épisode 2 et 3). Elles le voient comme une façon de reconnaître le rôle des femmes dans la filiation et la passation de l’héritage. D’autres mentionnent l’importance d’honorer les luttes féministes passées en exerçant leur droit de transmettre leur nom à leurs enfants. De mon côté, en écoutant le balado et en entendant à répétition des femmes se demander si leur nom est « trop long », je n’ai pas pu m’empêcher de penser aux multiples façons dont on demande constamment aux femmes de se faire plus petites. De nombreuses chercheuses et théoriciennes féministes ont notamment documenté la façon dont diverses normes sociales (et l’attitude de certains hommes) poussent les femmes à porter des vêtements contraignants (des corsets aux talons hauts), à ne pas parler trop fort ou trop longtemps, à ne pas prendre trop de place avec leurs corps, etc (Young, 2005 ; Yaguello, 2002). Le manspreading a notamment fait bien du bruit dans les dernières années (Morin, 2017). Pourrait-on ajouter le fait d’avoir un nom de famille « pas trop long » à la liste ?

Il est très intéressant de constater que l’enjeu a aussi une composante intersectionnelle : il se pose en effet différemment par exemple pour les personnes adoptées, qui ont souvent un rapport différent avec leur nom de famille parce qu’il ne reflète pas leur héritage génétique ; ou pour les personnes issues de l’immigration, dont le nom de famille est parfois porteur de préjugés, mais représente aussi un lien important avec le pays d’origine. D’un point de vue plus personnel, j’ai grandi avec une maman monoparentale qui m’a transmis son nom de famille – et seulement son nom de famille. Je le porte fièrement : il représente un peu pour moi la force des femmes qui se retrouvent, par dépit ou par choix, à être la seule figure parentale.

La réalité des couples homosexuels, et en particulier des couples lesbiens, est également particulière et occupe un épisode complet du balado (Frenette-Assad, 2020 : épisode 4). En effet, dans leur cas, la passation du nom de famille ne peut pas « aller de soi » : lorsque les deux parents sont des femmes, on ne peut pas faire l’économie d’une véritable réflexion en invoquant la tradition puisqu’il n’y a de parent masculin qui pourrait transmettre son nom « par défaut ». Bien sûr, la plupart des enjeux dont nous avons déjà discuté s’appliquent dans le cas des couples lesbiens également, mais comme très souvent, l’enfant ne porte le bagage génétique que de l’une de ses deux mères, une préoccupation s’ajoute : celle d’une transmission symbolique d’un héritage qui n’est pas biologique, à travers la transmission du nom.

Si la question des noms de famille double vous intéresse, je vous recommande en tout cas chaudement l’écoute du balado Le nom de ma mère, disponible gratuitement sur la plateforme Ohdio de Radio-Canada.

Audrey Pepin


1 Un merci tout spécial à la documentariste Fanny Germain qui lors d’une discussion sur la matrilinéarité m’a fait découvrir ce balado fort intéressant !

2 Voir la série d’articles « Les femmes, grandes oubliées des arbres généalogiques »

Bibliographie :

Frenette-Assad, Marie-Hélène (2020). Le nom de ma mère. Balado disponible en ligne : https://ici.radio-canada.ca/ohdio/balados/7434/nom-famille-mere-femme-enfant 

Dionne, Pierre-Yves (2004). De mère en fille : comment faire ressortir la lignée maternelle de votre arbre généalogique. Sainte-Foy : Éditions MultiMondes ; Montréal : Éditions du Remue-Ménage, 79 p.

Morin, Violaine (2017). « Comment le ‘’manspreading’’ est devenu un objet de lutte féministe » Le Monde [En-Ligne] : https://www.lemonde.fr/big-browser/article/2017/07/06/comment-le-manspreading-est-devenu-un-objet-de-lutte-feministe_5156949_4832693.html 

Yaguello, Marina. (2002 [1978]). Les mots et les femmes. Paris : Éditions Payot. 257 p.
Young, Iris Marion (2005). On Female Body Experience : « Throwing Like a Girl » and Other Essays. Oxford University Press : 192 p

Les tests ADN: Comment s’y retrouver?

Il faut le reconnaître: les tests ADN ont redéfini la généalogie!

Ces outils démontrent depuis plus de deux décennies leur importance pour l’histoire des familles et des parentés. Que ce soit par la société FamilyTreeDNA (2000), pionnière dans le domaine, ou par celles qui ont suivi comme 23andMe (2006), AncestryDNA (2012) et MyHeritage (2016), on parle à ce jour de plus de 40 millions d’analyses génétiques vendues. Mais ces tests sont-ils tous équivalents et interchangeables?

Les tests ADN font fureur en généalogie moderne

Dans cet article, nous répondrons à cette question et nous explorerons plus en détail les différents types de tests ADN disponibles sur le marché.

Les tests ADN disponibles sur le marché

Il existe deux types de tests ADN commerciaux sur le marché : ceux pour l’ADN proche (autosomal), et ceux pour l’ADN profond (ADN-Y et ADNmt).

ADN proche (autosomal)

L’ADN proche (autosomal) rejoint jusqu’à 7 générations, soit 128 ancêtres potentiels. Cependant, une partie de cet ADN ancestral se perd à chaque génération. À partir de la 8e, les dernières traces de certains ancêtres disparaissent complètement, et il n’est alors plus possible d’établir de concordance avec eux.
Les tests de cette catégorie (autosomal) occupent de loin la plus grosse part du marché de la généalogie génétique. Entrent dans cette catégorie le test « FamilyFinder » de FamilyTreeDNA, ainsi que tous les tests ADN de 23andMeAncestry, et MyHeritage. Ce sont des tests de cousinage qui portent sur la parenté proche, dont ils reconnaissent les degrés de relation avec grande précision.

ADN-Y, ADNmt, et ADN autosomal

ADN profond (ADN-Y et ADNmt)

L’ADN profond est celui qui nous parvient seulement par les lignées du père et de la mère; l’ADN du chromosome Y transmis de père en fils, et l’ADN mitochondrial transmis par la mère. C’est avec cet ADN qu’on est en mesure d’identifier les pionnières et pionniers de la Nouvelle-France. Par exemple, tous les descendants masculins du patriarche Jean Côté doivent en principe porter le même ADN; celui du chromosome Y transmis de père en fils. Cet ADN profond identifie les lignées et non les individus, contrairement aux tests sur l’autosome.

Un homme qui porte le nom de Côté peut donc vérifier, avec l’aide du test Y-37 de FamilyTreeDNA, qu’il possède bel et bien la signature ADN ancestrale du patriarche de la famille Côté, Jean Côté. Parmi les grandes entreprises offrant des tests ADN, seule FamilyTreeDNA offre des analyses spécifiques du chromosome Y.

Les pionnières ne sont pas en reste car les matrilignages portent également des signatures ADN profondes de plusieurs siècles. Le test mtFullSequence (aussi appelé FMS) de FamilyTreeDNA analyse la signature ADN transmise de la mère aux enfants par les mitochondries. Par exemple, si votre matriarche en matrilignage est Marie Rollet, la courageuse épouse de Louis Hébert, vous devriez porter sa signature génétique et le test mtFullSequence pourra vous le confirmer. Les résultats de vos tests rejoignent ainsi les origines de la Nouvelle-France.

Tests ADN profond, ADN proche, ou les deux?

Les tests sur l’autosome tels que ceux offerts par 23andMeMyHeritage et Ancestry ont plusieurs utilités, que ce soit de vérifier la parenté proche, dévoiler des filiations insoupçonnées, ou permettre aux adoptés de retrouver leur parenté.
Cependant, ces objectifs ne sont pas les mêmes que ceux des amateurs de généalogie intéressés par les temps plus anciens.

L’ADN profond rejoint les patriarches et matriarches des premières générations qui ont fondé le pays et dont proviennent nos noms de famille. Les signatures ADN des ancêtres de Nouvelle-France vivent par les lignées qui nous lient à eux : les tests sur l’ADN profond visent à découvrir cet héritage qu’ils nous ont transmis.

Les signatures ADN-Y établies par le projet Généalogie Québec ADN
Un aperçu des signatures ADN-Y des pionniers établies par le Projet ADN Généalogie Québec. Celles-ci sont comparées avec vos résultats de tests ADN-Y afin de confirmer que vous descendez bien du pionnier en question.

Parmi les grandes compagnies, seuls les tests offerts par FamilyTreeDNA mènent à la découverte des signatures ADN historiques précieuses à l’étude du Canada ancien. Si votre intérêt porte sur les origines de la Nouvelle-France, et sur la confirmation de vos recherches généalogiques sur plusieurs générations, les tests sur l’ADN profond sont ceux qui doivent retenir votre attention.

Le bon test ADN pour VOUS!

Les tests sur l’autosome sont très précis pour déterminer les rapports de parenté couvrant quelques générations. En revanche, ils ne le sont pas pour les pourcentages ethniques, qui ne relèvent pas de la généalogie. Autant les calculs de parenté des tests de l’autosome sont justes, autant leur estimation ethnique est aléatoire. Il faut contraster ces deux aspects des résultats.

Ces tests sont donc très différents de ceux qui portent sur l’ADN profond des patrilignages et des matrilignages, dont le but est plutôt l’identification de lointains ancêtres.

Les tests ADN offerts par 23andMe, Ancestry et MyHeritage

Les tests sur le patrilignage ou le matrilignage, l’ADN profond, permettent à l’individu de découvrir ou vérifier qu’il est issu d’une souche biologique et pas d’une autre. En généalogie, ces tests sont souvent utilisés pour établir, hors de tout doute, la validité des recherches généalogiques documentaires, et confirmer ainsi que l’individu testé descend bien des souches identifiées par les archives.

De plus, l’identité génétique du testé ne peut être déduite des résultats, seulement l’origine de sa lignée. La protection de la vie privée est donc possible et l’emploi d’un pseudonyme est même fréquent. Ceux qui souhaitent conserver l’anonymat peuvent se limiter aux tests sur l’ADN profond.

Se procurer son test ADN

ADN profond (ADNy et ADNmt)
Si vous souhaitez en apprendre plus sur vos origines et confirmer votre lien de filiation avec un pionnier ou une pionnière.

Avec l’aide de notre équipe, vous pourrez vérifier que votre signature ADN concorde bien avec celle des ancêtres aux origines de votre lignée. Cette correspondance apporte la preuve scientifique de vos recherches documentaires et vous assure par la génétique que vous descendez bien de l’ancêtre en question. Pour en savoir plus, visitez notre section ADN!

ADN proche (ADN autosomal)
Si vous souhaitez plutôt découvrir une parenté peu éloignée, et peut-être retrouver des cousins germains, le test FamilyFinder de FamilyTreeDNA et les tests d’AncestryMyheritage et 23andMe vous mettront en relation avec des centaines de personnes qui partagent avec vous des segments d’ADN hérités d’ancêtres communs.

Pour toute question à propos de l’ADN et de son utilisation en généalogie, n’hésitez pas à contacter l’équipe du projet ADN Généalogie Québec à l’adresse adn@institutdrouin.com.

De plus, si vous possédez déjà des résultats ADN de Ancestry23andMe ou MyHeritage, vous pouvez les transférer sans frais chez FamilyTreeDNA et les combiner avec des tests sur l’ADN profond qui seront consolidés dans un seul compte. Vous pourrez alors joindre gratuitement tous vos résultats au projet ADN Généalogie Québec, dans lequel notre équipe sera heureuse de répondre à vos questions.

Remplir Votre Arbre Généalogique: Les Documents Clés

L’arbre généalogique est un outil incontournable pour tout passionné de généalogie, car il permet de retracer et de visualiser l’histoire de sa famille sur plusieurs générations. Si vous souhaitez remplir votre arbre généalogique avec des informations précises et complètes, vous devrez inévitablement vous référer à divers types de documents historiques.

la structure de base d'un arbre généalogique
La structure de base d’un arbre généalogique

Dans cet article, nous allons explorer les types de documents historiques les plus utilisés en généalogie, en expliquant comment ceux-ci peuvent vous aider à dresser un arbre généalogique complet et détaillé.

Les registres paroissiaux et civils

Si vous deviez vous limiter à un seul type de document pour vos recherches généalogiques, ce serait sans aucun doute les registres paroissiaux (enregistrés par l’église) et civils (enregistrés par le gouvernement). Ces registres contiennent les événements vitaux d’une population, soit les naissances (ou baptêmes), les mariages, et les décès (ou sépultures).

Exemple d'un acte paroissial utilisé pour remplir son arbre généalogique
Exemple d’un acte provenant d’un registre. Source: Acte 7992792, LAFRANCE, GenealogieQuebec.com

Comment les registres vous aident à remplir votre arbre généalogique

Tout acte provenant des registres contient des informations pertinentes sur l’ancêtre concerné; son nom, sa date de naissance, mariage ou décès, son lieu de naissance, de résidence ou de décès, et souvent le nom des parents et/ou du conjoint.

Non seulement ces informations vous permettent-elles de remplir une partie de votre arbre généalogique, elles vous permettent surtout de remonter d’une génération dans la lignée recherchée.

Plus spécifiquement, c’est l’acte de mariage qui est la clé de vos recherches généalogiques, puisque dans la majorité des cas, celui-ci contient le nom des parents des époux.

Mariages provenant du LAFRANCE sur Généalogie Québec permettant de remplir un arbre généalogique
Mariages provenant de l’outil LAFRANCE disponible sur Généalogie Québec

Les noms des parents des époux sont indiqués dans le mariage de gauche. Effectuer une recherche pour ceux-ci vous permet de retrouver leurs mariages, dans lesquels vous trouverez les noms de leurs parents respectifs. En répétant ce processus, vous pouvez remonter de génération en génération et aisément remplir votre arbre généalogique.

Les meilleures sources de registres paroissiaux et civils du Québec

Registres de naissances et baptêmes du Québec – Les meilleures sources

Registres de mariages du Québec – Les meilleures sources

Registres de décès et sépultures du Québec – Les meilleures sources

Les avis de décès et les pierres tombales

Les avis de décès et les pierres tombales sont parmi les documents les plus utilisés en généalogie, puisqu’ils contiennent beaucoup d’information à propos de l’individu concerné, et couvrent des périodes qui ne sont pas disponibles via d’autres types de documents.

Comment les avis de décès et pierres tombales vous aident à remplir votre arbre généalogique

Bien que les registres civils et religieux soient indispensables à vos recherches, ceux-ci ne sont que très rarement disponibles pour la période moderne. En effet, pour des raisons de protection de la vie privée, il peut être très difficile voir impossible de trouver des registres récents, ce qui complique la tâche de remplir la partie contemporaine de son arbre généalogique.

Or, ce problème n’existe pas pour les pierres tombales et les avis de décès. Dans le cas des pierres tombales, elles sont accessibles en tout temps dans les cimetières de la province. Pour les avis de décès, ceux-ci sont publiés quotidiennement dans les journaux et sur internet. De ce fait, de nombreuses collections couvrant la période contemporaine sont disponibles aux généalogistes.

Il faut aussi noter que les avis de décès et les pierres tombales font souvent mention de la parenté de l’individu décédé, ce qui est crucial pour vous permettre de faire le pont entre les générations dans votre arbre généalogique.

Les meilleures sources d’avis de décès et de pierres tombales du Québec

La section Nécrologe sur Généalogie Québec contient près de 5 millions d’avis de décès, de cartes mortuaires et de pierres tombales du Québec et de l’Ontario.

Il existe aussi de nombreux sites dédiés à la publication des avis de décès. Ces sites sont indexés par des moteurs de recherche tels que Google et Bing, ce qui rend la recherche d’un avis de décès sur Internet très simple.

En règle générale, il suffit d’entrer le nom de la personne décédée dans votre moteur de recherche préféré et de consulter les premiers résultats. Toutefois, si le nom est très courant, il peut être nécessaire d’ajouter des termes tels que « avis de décès » ou « nécrologie » à votre recherche. Si un avis de décès est présent sur l’un de ces sites, vous le trouverez parmi les premiers résultats de votre recherche.

Les recensements

Les recensements sont des sources importantes pour la généalogie, car ils fournissent des informations sur les membres d’une famille et leur lieu de résidence à un moment précis.

Comment les recensements peuvent vous aider à remplir votre arbre généalogique

Les recensements peuvent vous aider à identifier les membres de la famille d’une personne, y compris les enfants, les conjoints et les parents. En comparant les recensements de différentes années, vous pouvez également suivre les changements dans la composition de la famille.

De plus, ils vous permettent de confirmer les informations trouvées dans d’autres sources, telles que les registres religieux ou civils. Par exemple, vous pouvez confirmer les dates de naissance, les lieux de résidence, les professions et les noms des membres de la famille.

Finalement, les recensements peuvent vous fournir des détails sur la vie quotidienne des membres de la famille recherchée, tels que leur profession ou leur niveau d’éducation. Ces informations peuvent aider à reconstituer la vie de vos ancêtres au delà des noms et des dates et d’étoffer votre arbre généalogique.

Les meilleures sources de recensements du Québec

Sur Généalogie Québec, vous trouverez les recensements du Québec des années 1881 et 1901, et le recensement de l’Ontario de l’année 1881. Ceux-ci contiennent plus de 5 millions d’individus.

Le site de Bibliothèques et Archives Canada vous permet de parcourir de nombreux recensements du Québec et du Canada.

Les Cercles de Fermières du Québec : des associations féminines, mais pas féministes ?

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Il y a quelques semaines, alors que je fouillais dans la banque de données de Généalogie Québec, je suis tombée sur un dossier, dans le fonds Raymond-Gingras, qui s’intitulait « Cercle de Fermières ».

La petite histoire de Saint-Antoine-de-Tilly, rédigée par le Cercle des Fermières de la municipalité. Source : Généalogie Québec, Fonds Raymond-Gingras.

À l’intérieur, j’ai trouvé une série de photographies d’un court texte produit par un Cercle de Fermières, qui relate l’histoire de Saint-Antoine-de-Tilly, une petite municipalité située dans Chaudière-Appalaches. Ma curiosité était piquée. Les Cercles de Fermières… Je me rappelais avoir déjà vu ce nom quelque part. Je savais que c’était une association de femmes, et qu’elles faisaient de l’artisanat. Pas grand chose de plus. Intriguée, je me suis lancée dans plus de recherches.

Qu’est-ce que sont les Cercles de Fermières du Québec ?

En fait, les Cercles de Fermières ne sont pas qu’un regroupement de femmes, mais la première association de femmes du Québec ! Ils ont été fondés en 1915 (un peu ironiquement) par un homme, Alphonse Désilets, un agronome qui défendait « le principe des associations rurales pour résoudre la crise du monde moderne » (Cohen, 1990 : 28). Les membres de l’association étaient, comme son nom l’indique, des fermières, et elles se regroupaient au sein des Cercles principalement pour s’entraider dans leurs diverses tâches et arriver à mieux subvenir aux besoins de leurs familles. Elles tenaient des jardins coopératifs ou s’aidaient à confectionner des vêtements pour la famille par exemple, contribuant à l’amélioration de leur qualité de vie. Les groupes sont alors sous la direction du Ministère de l’agriculture, de concert avec l’Église.

À partir de 1940, les Cercles gagnent progressivement en autonomie, jusqu’à ne plus dépendre ni de l’Église, ni de l’État. Au fur et à mesure que le Québec s’urbanise, on compte de moins en moins de fermières parmi les membres, mais le regroupement choisit de conserver son nom. Malgré l’évolution de la société, on observe une certaine continuité dans les activités des Cercles : les membres font toujours de l’artisanat, du tricot, du tissage et de la cuisine. Elles se considèrent comme les gardiennes du patrimoine artisanal et culinaire (Beaudoin et Joncas, 2021 : 46) et transmettent leurs savoirs à des membres plus jeunes, ou à la communauté plus large. Les Cercles sont aussi des lieux importants de sociabilité pour les femmes qui y participent, et ils permettent de briser l’isolement, chez les femmes retraitées par exemple. Les Cercles de Fermières occupent finalement une fonction politique, aidant leurs membres à s’informer en tant que citoyennes, tentant d’influencer les politiques gouvernementales, mais aussi en entretenant des liens avec diverses organisations (comme l’Union mondiale des femmes paysannes, la Coalition pour le contrôle des armes, le Réseau canadien du cancer du sein, etc) (Lagarde, 2015 : 5).

Les Cercles de Fermières participent grandement à la transmission des savoirs artisanaux au sein de la société québécoise. Ici, une enfant apprend à utiliser un métier à tisser lors d’un atelier donné par le Cercle de Fermières d’Alma. Source : Wikimedia Commons.

Cercles de Fermières et féminisme

Bien qu’ils soient une association de femmes, gérée par et pour les femmes, les Cercles de Fermières du Québec ne s’imposent pas au premier abord comme des groupes féministes. En effet, les Cercles se sont notamment prononcés contre le droit de vote des femmes et contre le droit à l’avortement. Bien que leurs positions aient évolué avec le temps, les Cercles s’inscrivent toujours dans la promotion des rôles traditionnellement attribués aux femmes, comme le soin de la famille et les tâches domestiques. Cette posture les écarte encore des revendications féministes, qui lient souvent l’émancipation et la possibilité pour les femmes de sortir des stéréotypes et des rôles genrés si elles le désirent.

Néanmoins, il serait à mon sens démesuré de les écarter complètement de l’histoire du féminisme au Québec. En effet, les Cercles ont fortement travaillé à l’amélioration des conditions de vie des femmes et ont été un moteur de valorisation des activités typiquement féminines, notamment en faisant la promotion des réalisations culinaires et artisanales de leurs membres. Ils sont aussi un lieu où l’éthique du care1 peut se vivre et se mettre en pratique. En effet, les Cercles de Fermières ont été créés d’abord pour favoriser l’entraide entre les femmes membres, mais au-delà de cette mission, les Cercles prennent aussi soin de leurs communautés plus larges, à travers par exemple l’organisation de repas communautaires, du bénévolat et des partenariats avec des associations caritatives ou l’influence qu’ils exercent sur les politiques publiques2. Surtout, bien que les Cercles fassent la promotion des rôles traditionnels que les femmes occupent dans la sphère privée, ils ont été à l’époque et sont peut-être à certains égards encore aujourd’hui, un espace public que les femmes peuvent habiter entièrement, où elles peuvent prendre la parole, s’exprimer, effectuer du travail organisationnel, et même faire de la politique3, bref, où elles peuvent, apprendre le travail typiquement masculin mais l’effectuer à leur manière.

Les Cercles de Fermières occupent donc une position très particulière dans notre histoire et sont victimes d’un double effacement : on en parle peu lorsqu’on fait l’histoire du Québec, parce qu’on y parle peu des femmes en général ; mais on en parle aussi peu lorsque nous construisons une histoire des femmes dans une perspective féministe, puisque leurs prises de positions déviaient (et dévient toujours, à certains égards) de celles prises par le mouvement féministe. Il est pourtant impossible de nier le rôle que les Cercles ont joué autant globalement dans l’histoire de la société québécoise que plus spécifiquement dans l’histoire des femmes au Québec. Ils ont été un des premiers moteurs d’autonomisation et d’affirmation des femmes, favorisant leur sortie de la sphère privée et familiale (Cohen, 1990 : 263). Les Cercles ont aussi participé pleinement à l’élaboration du projet national. En effet, à travers leurs demandes formulées à l’État et leur rejet de l’influence du clergé sur leur organisation, elles ont participé à l’établissement de deux piliers centraux au développement du Québec : le développement d’un État moderne et protecteur et la déconfessionnalisation de la société (Cohen, 1990 : 263). Comme toute organisation, il convient bien sûr de ne pas idéaliser les Cercles de Fermières et de souligner leurs limites, notamment en termes de positionnement féministe. Toutefois, il me semble aussi essentiel de visibiliser leur contribution à l’histoire des femmes et de la société québécoise.

Pour en apprendre plus sur les Cercles de Fermières du Québec, je vous invite vivement à lire le livre Femmes de Parole : l’histoire des Cercles de Fermières du Québec, de Yolande Cohen (1990) ou à visionner le documentaire Fermières réalisé par Annie Saint-Pierre (2013).

Audrey Pepin


1 L’éthique du care est ancrée dans le maintien des relations humaines et dans l’interdépendance des individus. Le care vise à « maintenir, perpétuer et réparer notre monde, de sorte que nous puissions y vivre aussi bien que possible. Ce monde comprend nos corps, nous-mêmes et notre environnement, tous éléments que nous cherchons à relier en un réseau complexe, en soutien à la vie » (Tronto, 2009 [1993] : 143).  Pour plus de détails, vous pouvez consulter mon article sur la généalogie et le care ici. Il est également important de noter que cette éthique peut par ailleurs clairement être liée aux valeurs chrétiennes de l’organisation.

2 Elles sont notamment à l’origine des programmes de distribution de berlingots de lait dans les écoles (Radio-Canada, 2015).

3 Je pense notamment aux femmes qui s’impliquent dans l’organisation des Cercles et qui sont démocratiquement élues comme présidentes, que ce soit au niveau régional ou national.

Bibliographie :

Beaudoin, Christiane et Joncas, Gisèle. « Le Cercle de Fermières de Gaspé : 50 ans par et pour les femmes ». Magazine Gaspésie, vol.57, no.3 (199), p.46-48.

Cohen, Yolande (1990). Femmes de parole : l’histoire des Cercles de Fermières du Québec 1915-1990. Montréal : Le Jour Éditeur, 315 pages.

Lagarde, Louise (2015). « Les Cercles de Fermières du Québec : 100 ans de savoir à partager ». Histoire Québec, vol.20, no.3, p.5-9.

Radio-Canada (2015). « Les Cercles de Fermières », segment de l’émission L’épicerie, 13:37 – 18:10. Consulté le 13 février 2023 : https://curio.ca/fr/catalog/533431a2-2c93-4945-b476-f87009fc0158

Saint-Pierre, Annie (2013). Fermières, documentaire.

Tronto, Joan C. (2009 [1993]). Un monde vulnérable, pour une politique du care. Paris : La Découverte, 240 pages.

Démystifier l’histoire des femmes au Québec

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Dans mon dernier article, la généalogie et l’histoire des femmes, je discutais des façons dont la généalogie peut éclairer l’histoire des femmes, que ce soit en mettant en lumière certaines oppressions (les injonctions au mariage et à la maternité, voire l’esclavage par exemple), ou encore leurs nombreuses contributions à la société, que ce soit au sein de la famille ou encore comme religieuses, sage-femmes ou couturières. Pour pouvoir faire ce travail de mise en lumière, il faut tout de même connaître un peu le contexte dans lequel les femmes évoluaient. Un bon point de départ pour ce faire est l’ouvrage L’histoire des femmes au Québec depuis quatre siècles du Collectif Clio (1982). 

Le Collectif Clio était composé de quatre historiennes : Marie Lavigne, Jennifer Stoddart, Micheline Dumont et Michèle Jean. Le nom est inspiré de la mythologie grecque : Clio, fille de Mnémosyne, la déesse de la mémoire, est en effet la Muse de l’Histoire. Les quatre autrices semblent avoir été inspirées par des questionnements généalogiques. Elles ouvrent en effet leur livre avec cette courte anecdote :

À gauche, portrait de Clio, Muse de l’Histoire, réalisé par Johannes Moreelse ; à droite, portrait de Mnemosyne, déesse de la mémoire, réalisé par Dante Gabriel Rossetti. Source : Wikimedia Commons.

« Anne, sept ans, était assise dans le coin de la cuisine et cherchait ses aïeules. Comme si elle récitait une comptine, elle énumérait :  »Ma mère s’appelle Juliette, la mère de Juliette est Rebecca, la mère de Rebecca est Maria, la mère de Maria est Émilie… » […] Quand à l’école, on lui apprendrait l’histoire, personne ne pourrait lui dire ce qu’Émilie, son arrière-arrière-grand-mère avait fait » (Collectif Clio, 1982 : 9).

En effet, au moment où les quatre historiennes se réunissent, dans les années 70, il n’existait aucun ouvrage qui fasse une synthèse de l’histoire des femmes au Québec : c’est dans l’objectif d’en créer un qu’elles ont donc décidé de travailler ensemble. Elles voulaient notamment montrer que « Les femmes n’étaient pas que spectatrices, elles étaient également actrices de l’histoire » (Collard, 2012). Par là, elles n’entendaient pas seulement les « grandes femmes » comme Thérèse Casgrain ou Marguerite Bourgeoys, mais aussi les centaines de milliers d’Émilie, des femmes qu’on considérait comme « insignifiantes » (Collectif, Clio, 1982 : 9).

L’histoire des femmes au Québec depuis quatre siècles peut donc nous en apprendre beaucoup sur ces femmes « ordinaires » qui se retrouvent souvent dans nos arbres généalogiques. Comme son nom l’indique, le livre couvre quatre siècles d’histoire, de 1617 à 1979. Il pourra donc nous être utile dans nombre de recherches généalogiques ! Divisé en six périodes (les commencements 1671-1701 ; la stabilité 1701-1832 ; les bouleversements 1832-1900 ; les contradictions 1900-1940 ; l’impasse 1940-1969 ; et l’éclatement 1969-1979), l’ouvrage traite d’une grande diversité de sujets. On y retrouve des détails sur les aspects souvent considérés comme « banals » de la vie (les modalités qui entouraient la vie familiale ou le travail par exemple), mais aussi des éclaircissements sur la manière dont des événements politiques importants, comme les grandes guerres ou les changements de régime, ont bouleversé la vie des femmes.

Couverture du livre L’histoire des femmes au Québec depuis quatre siècles du Collectif Clio (1982)

En quatrième de couverture de ce livre du Collectif Clio, on peut lire « Certains diront peut-être : ‘’Encore un livre sur les femmes!’’ Ils se trompent. C’est un autre livre d’histoire. C’est l’histoire dite autrement » (Collectif Clio, 1982). Cette courte citation annonce déjà qu’il ne s’agit pas que de féminisme, mais bien d’avoir une vision plus complète de l’histoire. Elle résume bien l’intérêt que nous devrions porter, à mon avis, en tant que généalogistes, aux enjeux soulevés par le Collectif. Le livre a par ailleurs connu un vif succès (après tout, nous sommes encore en train d’en parler alors qu’il fête cette année son quarantième anniversaire) et a grandement contribué à faire avancer les choses, mais on ne peut pas dire qu’il n’y a aujourd’hui plus de travail à faire pour la reconnaissance de l’histoire des femmes. Une réforme du programme scolaire aiderait certainement, et comme généalogistes, nous pouvons aussi certainement y contribuer.

Malgré cette volonté d’universalisation, le Collectif Clio n’a pas pu tout couvrir : c’est bien normal, des angles morts, il y en a dans tous les livres d’histoire. Mais il faut tout de même éviter d’universaliser les expériences qui sont décrites dans L’histoire des femmes au Québec. Les femmes racisées (en particulier les femmes noires), les femmes autochtones, les femmes immigrantes, de même que les femmes lesbiennes, entre autres, sont parfois mentionnées, mais auraient certainement gagné à occuper une place plus importante dans l’ouvrage : après tout, elles ont, elles aussi, été partie prenante de l’histoire du Québec et il ne faudrait surtout pas l’oublier. On gagnera ainsi à lire le livre avec un oeil critique, en gardant en tête dans une perspective intersectionnelle que d’autres axes d’oppression, comme la race, conditionnent le vécu des femmes. L’histoire des femmes au Québec depuis quatre siècles reste d’une grande utilité, en particulier pour analyser le vécu des femmes québécoises blanches et hétérosexuelles à travers les siècles.

Vous trouverez une foule de références pour creuser des sujets plus spécifiques dans la bibliographie de L’histoire des femmes au Québec depuis quatre siècles. Je vous laisse aussi quelques suggestions d’ouvrages parus après la publication du livre du Collectif Clio et qui, par conséquent, ne peuvent pas s’y retrouver. Encore une fois, les vécus des femmes blanches et hétérosexuelles sont souvent au centre de ces ouvrages. Si vous avez d’autres références qui traitent de l’histoire des femmes au Québec en tête, n’hésitez pas à m’écrire, en particulier si celles-ci se concentrent sur la réalité des femmes marginalisées (immigrantes, non-blanches, non-hétérosexuelles, etc). Je pourrai les ajouter ici et nous pourrons ainsi constituer une banque de références sur l’histoire des femmes qui pourra sans aucun doute enrichir nos recherches généalogiques.

Audrey Pepin


Banque de références sur l’histoire des femmes :

Général :

Collectif Clio (1982). L’histoire des femmes au Québec depuis quatre siècles. Montréal : Les Quinze, 521 p.

Bouchard, Serge, Lévesque, Marie-Christine et Back, Francis (2011). Elles ont fait l’Amérique. Montréal : LUX, 452 p.

Travail des femmes :

Bazinet, Sylvain (2020). Dictionnaire des artistes québécoises avant le droit de vote. Montréal : Sylvain Bazinet, 306 p.

Gousse, Suzanne (2013). Couturières en Nouvelle-France. Québec : Septentrion, 280 p.

Robert, Camille. (2017). Toutes les femmes sont d’abord ménagères. Montréal : Éditions Somme Toute. 180 p.

Autres références dans cet article :

Bernard, Jean-Paul (1983). « Le collectif Clio, L’histoire des femmes au Québec depuis quatre siècles ». Recherches sociographiques, vol. 24, no. 3, p. 423–428. 

Collard, Nathalie (2012, 8 mars). « Il y a 30 ans, le Collectif Clio ». La Presse. Récupéré de : https://www.lapresse.ca/arts/livres/201203/08/01-4503559-il-y-a-30-ans-le-collectif-clio.php 

Lequin, Lucie (1992). « L’histoire des femmes au Québec depuis quatre siècles ». Canadian Woman Studies, vol. 13, no. 1, p.107-108.

Picard, Ghislain (2018, 26 septembre). « Non, les Autochtones ne sont pas des Amérindiens ». HuffPost Québec. Récupéré de https://quebec.huffingtonpost.ca/ghislain-picard/autochtones-pas-amerindiens-terminologie-colonialisme_a_23541813/

La migration allemande en Nouvelle-France

(Le premier article de cette série se trouve ici.)

Mon nom est Claude Crégheur, et dans ce second article de ma série sur la présence allemande au Québec, je me pencherai sur la migration germanique à l’époque de la Nouvelle-France.

Le premier mariage d’un Allemand relevé dans les registres de Notre-Dame de Québec est celui de Hans Bernhardt avec Marie de Bure, veuve de Gilles Enart, le 27 décembre 1666.

Mariage de Hans Bernhardt et Marie de Bure provenant du registre de Notre-Dame-de-Québec
Mariage de Hans Bernhardt et Marie de Bure provenant du registre de Notre-Dame-de-Québec
Source: Acte 66714, LAFRANCE, GenealogieQuebec.com

Le mariage est sous le nom de Jean Bernard, patronyme qui va lui survivre. On y lit qu’il est originaire de « la paroisse de Ste-Croix de Thionville, diocèse de Trèves en Allemagne »; Thionville est en Lorraine, aujourd’hui territoire français.

En 1666, le duché de Lorraine était également français. En effet, la France l’avait annexé à son territoire dès 1648, à la fin de la Guerre de Trente Ans. Elle avait fait de même avec l’Alsace. En 1860, Berlin exigeait le retour des deux provinces selon les principes de nationalités définies par la langue. Ce sera chose faite suite au Traité de Frankfurt le 10 mai 1871, après la défaite française de la guerre franco-prussienne. Cette entité politique prit alors le nom de Reichsland Elsaß-Lothringen.

Parmi les contemporains de Hans Bernhardt, on rencontre Georg Stems marié à Marie Perodeau le 16 septembre 1669 à Notre-Dame de Québec. Il était originaire de la ville de Luzern en Suisse et était tailleur de pierres.

Mariage de Georg Stems et Marie Perodeau provenant du registre de Notre-Dame-de-Québec
Mariage de Georg Stems et Marie Perodeau provenant du registre de Notre-Dame-de-Québec
Source: Acte 66846, LAFRANCE, GenealogieQuebec.com

Nous avons ensuite Peter Mahler marié à Jeanne Gueneville le 3 novembre 1671 à Notre-Dame de Québec.  On le dit originaire d’Escalis en Allemagne. Cette ville n’existe pas, il s’agit donc sûrement d’une mauvaise lecture ou transcription de ce que Henri de Bernières, le célébrant, a entendu. 

Mariage de Peter Mahler et Jeanne Gueneville provenant du registre de Notre-Dame-de-Québec
Mariage de Peter Mahler et Jeanne Gueneville provenant du registre de Notre-Dame-de-Québec
Source: Acte 67023, LAFRANCE, GenealogieQuebec.com

Mentionnons aussi Léonard Créquy, qui signe Lenart Kreickeldt, originaire de l’évêché de Cologne en Allemagne. Il épouse Catherine Trefflé dit Rotot le 22 mai 1680 à Notre-Dame de Québec et était menuisier, maître-ébéniste et sculpteur.

Mariage de Lenart Kreickeldt provenant du registre de Notre-Dame-de-Québec
Mariage de Lenart Kreickeldt provenant du registre de Notre-Dame-de-Québec
Source: Acte 67220, LAFRANCE, GenealogieQuebec.com

Puis nous avons le matelot Jean D’Eyme, ou plutôt Johann Deigme, patriarche des familles Daigle dit Lallemand. Dans son acte de mariage du 5 novembre 1685 à Charlesbourg avec Marie-Anne Proteau, on le dit originaire de Vienne dans la Basse-Allemagne. Serait-ce Vienne en Autriche? C’est fort possible, mais rien ne nous permet de l’étayer pour l’instant.

Fiche de famille PRDH de Jean Daigle L'Allemand et de Marie Anne Proteau
Fiche de famille PRDH de Jean Daigle L’Allemand et de Marie Anne Proteau
Source: Fiche de famille 5587, PRDH-IGD.com

Et finalement, le cordonnier André Spénard, qui signe Andre Spennert, originaire de la Lorraine selon son acte de mariage célébré le 5 avril 1690 à Notre-Dame de Québec avec Marie Charlotte Thérèse Arnaud. Il est intéressant de noter que Leonard Créquy, mentionné plus tôt dans cet article, est présent au mariage et signe Lennart Creigie (et non Lenart Kreickeldt comme il l’avait fait à son propre mariage).

Nous avons aussi parfois affaire à des cas plus mystérieux, comme celui du mariage de Denis Lagneau et Marie Anne de Kierk/Decker le 15 septembre 1718 à Notre-Dame de Québec. Marie Anne est dite originaire de Saxe en Allemagne. Comment une femme allemande célibataire s’est-elle retrouvée au Québec ? Un mystère! Après 1723, nous perdons leur trace.

Mariage de Marie de Denis Laigneau et Marie Anne Dekierk provenant du registre de Notre-Dame-de-Québec
Mariage de Marie de Denis Laigneau et Marie Anne Dekierk provenant du registre de Notre-Dame-de-Québec
Source: Acte 68199, LAFRANCE, GenealogieQuebec.com

Comme on peut le constater, ces immigrants sont majoritairement des hommes de métier, comme les premiers colons français en Nouvelle-France. Il serait très intéressant de savoir comment ils ont eu vent de cette opportunité, surtout lorsqu’on considère la distance géographique les séparant de la côte ouest française.

Il est aussi important de mentionner que la religion catholique ne semblait pas être un frein à l’intégration des immigrants allemands au sein de la société québécoise, comme ce sera le cas un siècle plus tard.

Une grande majorité des patronymes de souche germanique ont probablement irrité bien des oreilles de curés ou de notaires qui, malgré leur niveau d’instruction, les ont bien malmenés ou simplement francisés comme dans le cas de Vogel en Loiseau, ou Schneider en Tailleur par exemple.

Dans mon prochain article, je m’attarderai à l’immigration Allemande autour de la Guerre de Sept Ans.

Claude Crégheur

La présence allemande au Québec

Mon nom est Claude Crégheur et je m’intéresse à l’histoire de l’Allemagne depuis plusieurs années. Cet intérêt est né de la découverte de mes origines allemandes à la suite de recherches généalogiques effectuées dès la fin des années 60.

Je ne vous cacherai pas qu’il était encore assez tabou, à cette époque, de parler de mes racines allemandes; la fin de la Seconde guerre mondiale n’était pas si lointaine et l’Allemagne avait très mauvaise presse. N’empêche, ma curiosité a pris le dessus !

Ceci est l’introduction d’une série d’articles dans laquelle je tenterai de dresser un portrait le plus complet possible de l’histoire de l’immigration allemande en territoire québécois, de la Nouvelle-France à aujourd’hui.

En général, la découverte d’ancêtres allemands dans son arbre généalogique apporte son lot de surprises et de frustrations. La plus grande difficulté réside au niveau des graphies des patronymes qui ont évolué dans le temps, certains ayant tout simplement été traduits en français.

Avant d’aller plus loin, je veux m’attarder à la définition du mot allemand. On désigne un Allemand comme une personne habitant le pays appelé Allemagne. Ce pays, tel que nous le connaissons et auquel nous nous référons aujourd’hui, a bien changé au cours des siècles passés. Ses frontières se sont déplacées au gré des guerres et des traités politiques. En tant qu’État-Nation, l’Allemagne n’existe que depuis sa proclamation le 18 janvier 1871. Avant cette date, il existait bien un monde germanique formé de plusieurs petits États, Principautés, Duchés et même Villes libres au même titre qu’un État en soi.

Son histoire est complexe et doit considérer les limites géographiques et politiques ainsi que l’ethnogénèse du peuple allemand.

Régions allemandes

Par exemple, il est fréquent de rencontrer dans les registres paroissiaux du Québec les mots « allemand de nation », même si la personne provenait de l’Alsace ou de la Lorraine, territoires qui ont appartenu un temps à la France et un temps à l’Allemagne. La majorité des ancêtres « allemands » venus s’installer au Québec sont issus des XVIIe et XVIIIe siècles, donc avant l’Allemagne telle qu’on la connait aujourd’hui. Plus on recule dans le temps, plus on se perd dans les subtilités ethniques qui ne sont finalement que des étiquettes. Les grandes invasions dans l’Europe du premier millénaire ont créé un mélange d’origines scandinaves, saxonnes et franques à travers le continent.

La Nouvelle-France s’est peuplée et développée par une immigration française soutenue jusqu’à la Conquête de 1759. Suite à la conquête, d’autres vagues migratoires de l’Europe vers le Canada ont lieu, comprenant cette fois des européens de diverses origines. Si on veut parler d’immigration germanique, on doit tenir compte de ces vagues de migration.

Il faut d’abord bien comprendre qu’on distingue ici deux types d’immigration : le premier type, et probablement le plus important pour le Québec, fut l’immigration par les voies militaires. Les différents conflits qui ont opposé l’Allemagne et l’Angleterre puis l’Angleterre et ses colonies américaines ont contribué à la plus grande vague d’immigration au Québec. Dans la plupart des cas, ces soldats se sont si bien intégrés à leur nouvelle culture, incluant la religion, que plusieurs québécois ignorent qu’ils sont de souche allemande.

Soldat des troupes de Brunswick

Le deuxième type d’immigration est plus aléatoire et s’est développé au gré des guerres, des famines et des tensions politiques ayant touché les pays d’Europe entre les XVIIe et XXe siècles. On l’appelle immigration libre car elle s’est développée par une volonté propre à l’émigrant de vouloir quitter sa terre natale, pour différentes raisons. Ces familles arrivèrent principalement en deuxième partie du XIXe siècle et formèrent des communautés plus fermées, parfois même isolées dotées de leurs églises et écoles distinctes, et conservant souvent leur langue et leur religion luthérienne.

La première moitié du XXe siècle, frappée par les deux grandes guerres, a également contribué à la société québécoise par l’arrivée d’un nouveau groupe d’immigrants.

Dans le prochain article de cette série, j’aborderai la question de l’immigration allemande de la Nouvelle-France jusqu’à la Guerre de Sept Ans.

Claude Crégheur

Registres de décès et sépultures du Québec – Les meilleures sources

Les registres de décès et de sépulture du Québec ont été tenus par l’église puis par le gouvernement depuis maintenant plus de 400 ans. Grâce aux efforts de nombreuses organisations, il est aujourd’hui possible de consulter la majorité de ces documents en ligne. Dans cet article, vous trouverez une liste des meilleures sources de registres de décès du Québec disponibles sur internet.

Pour un article portant sur les avis de décès publiés dans les journaux ou sur internet, rendez-vous à cette adresse.

Le LAFRANCE sur Généalogie Québec (Registres de décès et sépultures du Québec de 1621 à aujourd’hui)

Sépulture provenant des registres de décès du Québec
Sépulture de Marguerite Bourgeois telle que présentée dans le LAFRANCE sur Généalogie Québec

Le LAFRANCE est un outil muni d’un engin de recherche contenant plus de 10 millions d’actes provenant des registres de décès, naissance et mariage du Québec, de l’Ontario et de l’Acadie. En plus de millions d’actes de mariage et naissance, on y trouve TOUTES les sépultures catholiques enregistrés par l’église au Québec des débuts de la colonie à 1861, ainsi que des dizaines de milliers de décès datant de 1862 à aujourd’hui.


Consulter le LAFRANCE sur Généalogie Québec ($)

Abonnement à Généalogie Québec: à partir de 7$

Mariages et décès 1926-1997 sur Généalogie Québec

La collection Mariages et Décès 1926-1997 contient la totalité des mariages et décès enregistrés par le gouvernement du Québec durant cette période.

Elle est disponible dans le LAFRANCE sur Généalogie Québec.


Consulter les Mariages et Décès 1926-1997 sur Généalogie Québec ($)

Abonnement à Généalogie Québec: à partir de 7$

Fichier Connolly et Petit NBMDS sur Généalogie Québec (Registres de décès de 1621 à aujourd’hui)

Le Fichier Connolly et le Petit NBMDS sont des outils équipés d’engins de recherche contenant des actes provenant des registres de décès, naissance et mariage du Québec. On y trouve entre autre plus de 1 400 000 sépultures du Québec datant des débuts de la colonie à aujourd’hui.


Consulter le Fichier Connolly sur Généalogie Québec ($)

Consulter le Petit NBMDS sur Généalogie Québec ($)

Abonnement à Généalogie Québec: à partir de 7$

Registres de l’état civil du Québec (1621 aux années 1940)

La collection des registres de l’état civil du Québec est formée des registres paroissiaux produits au Québec entre 1621 et les années 1940. Bien que ces registres soient numérisés, les actes dont ils sont formés ne sont pas indexés individuellement; il faut parcourir le registre manuellement pour y trouver le décès recherché.


Consulter les registres de l’état civil du Québec jusqu’aux années 1920 sur le site de la BANQ (Gratuit)

Consulter les registres de l’état civil du Québec jusqu’aux années 1940 sur Généalogie Québec ($)

Abonnement à Généalogie Québec: à partir de 7$

Registres des paroisses du Québec (1621 à 1979)

Une seconde copie des registres paroissiaux du Québec était conservée dans les églises elles-mêmes. Celle-ci est aussi disponible en ligne et est accompagnée d’un index partiel. Elle se rend jusqu’en 1979 pour les paroisses catholiques, et 1967 pour les paroisses protestantes.


Consulter les registres des paroisses catholiques du Québec sur Family Search (Gratuit)

Consulter les registres des paroisses protestants du Québec sur Family Search (Gratuit)

PRDH-IGD (Sépultures du Québec de 1621 à 1849)

Fiche d'individu du PRDH-IGD contenant des informations de sépulture provenant des registres de décès du Québec
Fiche d’individu telle que présentée sur PRDH-IGD.com. Celle-ci contient les informations relatives au décès de l’individu.

Le PRDH-IGD contient tous les actes vitaux catholiques du Québec de la fondation de la colonie jusqu’en 1849. En plus de ces actes, le PRDH-IGD contient des fiches servant à reconstituer la vie des individus et des familles ayant vécu au Québec durant cette période. Ces fiches sont interreliées et forment un arbre généalogique exhaustif de la population canadienne-française du Québec jusqu’au milieu du 19e siècle. Avec cet arbre, une lignée généalogique peut être retracée en quelques clics.


Consulter le PRDH-IGD ($)

Abonnement à PRDH-IGD: à partir de 19,99$

NosOrigines

Fiche de famille contenant des sépultures du Québec provenant de NosOrigines
Fiche de famille provenant de NosOrigines

NosOrigines est une ressource gratuite sur laquelle se trouvent des fiches portant sur des individus et des familles québécoises et acadiennes. La base de ces fiches est souvent l’acte paroissial (baptêmes, mariages et sépultures), et un lien vers le document original auquel fait référence la fiche est parfois inclus.


Consulter NosOrigines (Gratuit)

BMS2000

BMS2000 est un site de recherche offrant plus de 16 millions de registres de décès, naissance et mariage du Québec. La navigation au sein des actes se fait à l’aide d’un engin de recherche, et un lien vers le document original auquel fait référence une fiche est régulièrement inclus.


Consulter BMS2000 ($)

Abonnement à BMS2000: à partir de 20$

Fichier Origine

Le Fichier Origine est un outil répertoriant les informations vitales disponibles à propos des premiers immigrants des familles du Québec. Chaque pionnier possède sa propre fiche sur laquelle on retrouve notamment les informations de décès, avec référence au registre depuis lequel a été tiré sa sépulture.


Consulter le Fichier Origine (Gratuit)

Registres de naissances et baptêmes du Québec – Les meilleures sources

Grâce aux efforts des autorités religieuses puis éventuellement du gouvernement, les registres de naissances du Québec sont tenus depuis maintenant plus de 400 ans. De nos jours, une grande partie de ces registres peuvent être consultés en ligne aisément. Dans cet article, vous trouverez une liste des meilleures sources de baptêmes et de registres de naissances du Québec disponibles sur internet.

Le LAFRANCE sur Généalogie Québec (Registres de naissances du Québec de 1621 à aujourd’hui)

Baptême provenant des registres de naissance du Québec
Baptême de Louis-Joseph Papineau tel que présenté dans le LAFRANCE sur Généalogie Québec

Le LAFRANCE est une base de données équipée d’un engin de recherche contenant des actes provenant des registres de naissances, mariages et décès du Québec ainsi que de l’Ontario et de l’Acadie. En plus de millions d’actes de mariage et sépulture, on y retrouve TOUS les baptêmes catholiques enregistrés dans la province des débuts de la colonie à 1861, ainsi que des dizaines de milliers de baptêmes datant de 1862 à aujourd’hui.


Consulter le LAFRANCE sur Généalogie Québec ($)

Abonnement à Généalogie Québec: à partir de 7$

Fichier Connolly et Petit NBMDS sur Généalogie Québec (Registres de naissances de 1621 à aujourd’hui)

Le Fichier Connolly et le Petit NBMDS sont des bases de données équipées d’un engin de recherche contenant des actes provenant des registres du Québec. On y trouve notamment près de 3 millions d’actes de baptême du Québec datant des débuts de la colonie à aujourd’hui.


Consulter le Fichier Connolly sur Généalogie Québec ($)

Consulter le Petit NBMDS sur Généalogie Québec ($)

Abonnement à Généalogie Québec: à partir de 7$

Registres de l’état civil du Québec (Baptêmes du Québec de 1621 aux années 1940)

Les registres de l’état civil du Québec accessibles au public sont formés des registres paroissiaux enregistrés au Québec entre 1621 et les années 1940. Il s’agit d’une version numérisée des registres, mais il faut noter que les différents événements ne sont pas indexés individuellement; il faut parcourir le registre manuellement pour y trouver l’acte désiré.


Consulter les registres de l’état civil du Québec jusqu’aux années 1920 sur le site de la BANQ (Gratuit)

Consulter les registres de l’état civil du Québec jusqu’aux années 1940 sur Généalogie Québec ($)

Abonnement à Généalogie Québec: à partir de 7$

Registres des paroisses du Québec (1621 à 1979)

Les registres de l’état civil existent en deux copies, celle mentionnée précédemment, et celle qui était conservée dans les églises elles-mêmes. Cette copie conservée dans les églises est disponible en ligne accompagnée d’un index partiel et s’arrête en 1979 pour les actes catholiques, et 1967 pour les actes protestants.


Consulter les registres des paroisses catholiques du Québec sur Family Search (Gratuit)

Consulter les registres des paroisses protestants du Québec sur Family Search (Gratuit)

PRDH-IGD (Baptêmes du Québec de 1621 à 1849)

Fiche de baptême provenant des registres de naissance du Québec
Fiche de baptême provenant de PRDH-IGD

Le PRDH-IGD contient tous les actes de baptême, mariage et sépulture catholiques du Québec de 1621 à 1849. Ces actes sont présentés sur le site sous forme de fiche, mais sont aussi utilisés pour reconstituer la vie d’un individu ou d’une famille via des fiches détaillées. Ce processus est nommé la « reconstruction familiale » et résulte en un arbre généalogique extrêmement détaillé de l’entièreté de la population canadienne-française du Québec jusqu’en 1849. Cet arbre permet de retracer une lignée complète en quelques clics.

Consulter le PRDH-IGD ($)

Abonnement à PRDH-IGD: à partir de 19,99$

NosOrigines

Fiche de famille contenant des baptêmes du Québec provenant de NosOrigines
Fiche de famille provenant de NosOrigines

NosOrigines est un site gratuit contenant des fiches portant sur des individus et des familles du Québec et de l’Acadie. Ces fiches sont basées sur des événements vitaux provenant surtout des registres du Québec. Un lien vers le document original auquel fait référence la fiche est parfois inclus.


Consulter NosOrigines (Gratuit)

BMS2000

BMS2000 contient plus de 16 millions d’actes provenant des registres de naissances, mariage et décès du Québec. La base de données peut être consultée avec aise à l’aide d’un engin de recherche. Un lien vers le document original auquel fait référence une fiche est souvent inclus.


Consulter BMS2000 ($)

Abonnement à BMS2000: à partir de 20$

Fichier Origine

Le Fichier Origine est formé de fiches d’individu construites à partir des actes de l’état civil et des actes notariés. Ces fiches portent sur les premiers immigrants des familles s’étant établies en sol québécois, et ce des origines jusqu’en 1865. Ces fiches d’individu répertorient entre autres le lieu et la date de naissance de ces pionniers.


Consulter le Fichier Origine (Gratuit)